Traque de M23 : un officier général angolais aux commandes de la Force régionale à déployer dans l’Est

Si Kinshasa reste actif sur le front militaire pour neutraliser les terroristes du M23 qui continuent à occuper la cité de Bunagana, dans la province du Nord-Kivu, le Gouvernement reste toujours disposé à se joindre aux efforts diplomatiques régionaux. D’ores et déjà, la dernière Commission mixte RDC-Rwanda, organisée récemment à Luanda, sous l’égide du  gouvernement angolais, a levé les options fondamentales pour le déploiement le plus rapidement possible d’une Force régional dans la partie Est de la RDC. Selon les deux parties, c’est un officier général de l’armée angolaise qui va commander cette Force régionale.

Hugo Tamusa

C’est à un officier général de l’armée angolaise que sera confié le commandement de la Force régionale qui sera déployée dans la partie Est de la République Démocratique du Congo pour contrer la menace posée par les terroristes du M23. C’est ce qu’ont convenu Kinshasa et Kigali, au terme de la deuxième de la commission mixte RDC – Rwanda qui vient de se tenir à Luanda, avec la facilitation du gouvernement angolais.

Samedi, le vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, Christophe Lutundula a fait devant la presse, accompagné du porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, la restitution des points d’accords convenus dans la capitale congolaise.

Si l’option d’une Force régionale est plus que jamais irréversible, Kinshasa rappelle clairement que celle-ci ne devait pas se substituer à la Monusco, moins encore empiéter sur son mandat. « La Monusco dans le cadre de son mandat ne peut pas s’associer aux autres forces qui sont invitées au pays, mais ils partagent des informations », a tenu à préciser le ministre Muyaya.

Une position soutenue par le chef de la diplomatie congolaise. « Ça, c’est un autre statut, c’est un autre mandat. Nous savons pourquoi on a créé cette force spécifiquement de la région. Et c’est conforme à la règle d’or que nous avons à l’Union Africaine aux problèmes africains, des solutions africaines », a indiqué le VPM Christophe Lutundula.

Entre-temps, Christophe Lutundula rassure que Kinshasa ne tourne pas le dos à la Monusco. Bien au contraire.

« La République Démocratique du Congo respectera toujours l’accord-cadre conclu avec les Nations Unies en ce qui concerne la mission de la MONUSCO par rapport à son personnel civil, ses unités et ses biens. Cependant, il invite les responsables et toutes les équipes de la MONUSCO à éviter de tenir tout discours ou tout acte qui vise à jeter de l’opprobre sur les vaillants militaires des FARDC et à la population congolaise », a promis le chef de la diplomatie congolaise.

Kinshasa est-il alors prêt à renouer avec les échanges commerciaux ? A cette question, le Gouvernement préfère se réserver, espérant voir des signaux évidents d’apaisement de la part de Kigali. Tout est question de confiance, a laissé entendre le VPM Lutundula. Dès lors que cette confiance est rompue, il est difficile de reprendre les échanges avec le Rwanda.

« Les évidences ne se démontrent pas. Elles se constatent. Nous ne pouvons pas nous mettre dans la posture des gens qui font erreur. Nous ne commerçons que quand il y a un minimum de confiance. Nous sommes tous déterminés à restaurer la confiance. Et pour nous, restaurer la confiance est la condition sine qua non. Il faut que le territoire national soit rétabli dans son état et que les populations congolaises qui ont été forcées au déplacement rentrent chez elles et que tout le monde rentre dans la perspective du processus de Nairobi et nous verrons comment cela va avancer. Aujourd’hui, il est clair, nette et incontestable qu’il n’y a pas un climat de confiance qui permet de nous lancer dans une quelconque opération », se défend Lutundula.

Quoi qu’il en soit, dans les efforts déployés dans la région pour une issue pacifique de la crise créée par les terroristes du M23, le VPM Lutundula a rappelé que Kinshasa s’est imposé une ligne rouge : « Je vous le dis et je le répète, nous avons une règle d’or à laquelle le Chef de l’Etat tient, plus question de brassage, plus question de tout autre mixage institutionnel des unités militaires ou quoi ».