Vérrou sécuritaire

A quelques mois des élections générales de décembre prochain, le Président de la République a nettoyé son appareil sécuritaire en apportant du sang neuf aussi bien à l’Agence nationale de renseignements (ANR) qu’au Conseil national de sécurité (CNS).
Au Conseil national de sécurité, il était prévu que le Chef de l’Etat tourne la page François Beya, en disgrâce depuis son interpellation par les services de l’ANR, alors dirigée par Jean-Hervé Mbelu. François Beya parti, Jean-Hervé Mbelu n’a pas non plus résisté au rouleau compresseur, le voilà …
parti, cédant sa place à Daniel Lusadisu Kiambi, un colonel retraité, un ancien de la Division spéciale présidentielle (DSP) à l’époque du président Mobutu.
Au Conseil national de sécurité, c’est aussi la page François Beya qui est définitivement tournée. Son successeur, Jean-Claude Bu-kasa, qui a assumé son intérim depuis son arrestation, n’a donc pas pu conserver son poste. Pour combler ce vide au niveau de la plus haute instance de renseignements civil du pays, le Président de la République a fait appel à un professeur d’université, enseignant de droit. Il s’agit du prof Jean-Louis Essambo Kangashe, ancien juge constitutionnel. C’est lui qui exercera désormais les fonctions de conseiller spécial en matière de sécurité du Chef de l’Etat, par ailleurs patron du CNS.
Que retenir de ces deux nominations stratégiques ? A première vue, le message est clair. Le Président de la République a opté pour le renouvellement de son appareil sécuritaire en misant sur l’intelligence et l’expérience.
L’intelligence, c’est d’abord au CNS où le constitutionnaliste Jean-Louis Essambo sera aux côtés du Président de la République pour réorganiser le dispositif sé-curitaire national.
L’expérience est plutôt du côté de l’ANR où un habitué du sérail a été appelé à la rescousse pour donner un nouveau souffle aux renseignements civils. Ancien de la DSP, le nouvel administrateur général de l’ANR a côtoyé le sommet de l’Etat, en évoluant au niveau de la division d’élite de la deuxième République. C’est donc un homme de terrain qui ne découvre pas le métier. Il le connaît et saura certainement relever le défi.
Avec ces deux nominations, tant au CNS qu’à l’ANR, le Chef de l’Etat a envoyé un signal fort en verrouillant, de plus belle manière, son dispositif sécuritaire.

Econews