A l’Unikin, Patrick Muyaya et Tshibangu Kalala obtiennent l’adhésion de la jeunesse estudiantine à la défense de la patrie

Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, a fait le déplacement mercredi de l’Université de Kinshasa pour répondre à l’invitation du Café juridique, une structure de la faculté de droit de l’Unikin. Aux côtés du professeur Tshibangu Kalala, auteur d’un récent ouvrage sur les frontières de la République Démocratique du Congo, le porte-parole du Gouvernement a animé une matinée scientifique sous le thème « La RDC dans le monde de 2023».
Le mercredi 19 avril 2023, la salle Monekoso de la faculté de médecine de l’Unikin a refusé du monde. Les étudiants se sont donc mobilisés pour écouter celui qui pilote le front médiatique du Gouvernement dans la guerre de l’Est.
Si le professeur Tshibangu Kalala a centré son intervention sur « La place de la RDC dans la géopolitique mondiale de 1884 à 2023 : sept temps forts pour réveiller les Congolais», le ministre Patrick Muyaya s’est, pour sa part, appesanti sur «l’analyse de la guerre dans l’Est de la RDC pour mieux défendre la patrie ».
Dans son mot d’ouverture, le recteur de l’Université de Kinshasa, le professeur Jean-Marie Kayembe, a salué la présence du ministre de la Communication et médias qu’il considère, à juste titre d’ailleurs, comme « le premier orateur de la République Démocratique du Congo pour parler de la problématique de l’insécurité dans l’Est ».
«C’est un honneur pour nous d’accueillir son Excellence Monsieur le ministre de la Communication. L’intérêt est d’avoir invité, comme orateur particulièrement à ce jour, le numéro un des orateurs en République Démocratique du Congo. C’est une grande joie pour nous, Excellence Monsieur le ministre, de vous écouter ici à la Colline du Savoir. Ici, vous allez nous dire où nous en sommes avec cette guerre. L’Université de Kinshasa est profondément attristée d’apprendre que tous les jours, il y a eu dix morts en Ituri, quinze dans l’Est. Qu’avons-nous fait pour mériter un sort aussi macabre ? Nous sommes prêts à défendre réellement la Nation et l’Université de Kinshasa », a dit le professeur Kayembe.
«Nous promettons, non seulement d’apprendre beaucoup, mais aussi de mettre à contribution ce que nous allons écouter, pour que des réflexions à venir puissent concourir, aider l’exécutif, à réellement mettre fin à cette situation qui n’a que dérangée la jeunesse congolaise de notre pays », a noté le recteur de l’Unikin.

Armer la jeunesse du savoir pour défendre le pays
Premier à exposer, le professeur Tshibangu Kalala s’est longuement étendu sur les frontières de la RDC héritées de la Conférence de Berlin qui s’était réunie à Berlin du 15 novembre au 26 février 1885.
Auteur d’un récent ouvrage, intitulé «RDC et ses 11 frontières internationales», le professeur Tshibangu Kalala fait autorité en cette matière. Aussi, pour une paix durable en RDC, il pense que le pays doit se doter d’une armée forte, capable d’imposer le respect autant dans la sous-région que sur toute l’Afrique.
«Un État n’a pas d’amis, un État n’a pas d’ennemis, un État n’a que ses propres intérêts vitaux à défendre. Le monde dans lequel nous vivons est un monde dominé par la lutte des intérêts», rappelle-t-il.
Aussi, pense-t-il que cette matinée scientifique était l’occasion de « diffuser les armes du savoir et de la science à la jeunesse de notre pays, à partir de l’Université de Kinshasa. Le savoir sur ce qu’est la RDC, ses problèmes d’hier, ses problèmes d’aujourd’hui et ses problèmes de demain. Et armer notre jeunesse de ce savoir, de cette science pour que cette jeunesse, pour que ces jeunes congolais soient utiles à eux-mêmes, puis utiles à notre communauté et à la patrie».

Muyaya séduit le monde estudiantin
Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, aura donc été la grande vedette de cette matinée scientifique. Grand orateur, Patrick Muyaya n’a pas déçu. Il a été à la hauteur de toutes les attentes n’éludant aucune question pour amener la jeunesse estudiantine à s’approprier le destin du pays qui se joue à l’Est de la RDC.
Il a présenté toutes les facettes de la guerre d’agressions imposée à la RDC par le Rwanda et les moyens déployés par le Gouvernement pour contrer cette menace, autant sur les plans politiques, médiatiques, militaires qu’économiques.
«Nous avons également partagé les problèmes que nous avons actuellement avec la guerre dans l’Est de la RDC. Nous avons expliqué les différents fronts sur lesquels nous sommes engagés : front médiatique, front militaire, front diplomatique, front économique, front judiciaire pour que les étudiants comprennent ce qui se passent dans l’Est de la RDC, ils sont concernés au même titre que nous qui sommes au gouvernement, au même titre que les militaires qui sont engagés au front », a expliqué le ministre Muyaya.
Convaincu que la guerre se gagne aussi par une forte adhésion populaire, le ministre Muyaya a lancé un appel à la mobilisation pour accompagner le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, et le Gouvernement à la victoire finale.  « Chaque Congolais, où qu’il soit, doit être porteur du message d’une bonne image pour son pays », a-t-il lancé à la communauté universitaire.
Intervenant sur ce point précis, le professeur Tshibangu Kalala a enfoncé le clou : « La guerre que nous subissons dans l’Est du pays est une guerre d’agression. Comment nous allons nous en sortir ? Nous devons développer le concept de ‘Guerre globale’. Il ne faut pas seulement laisser les militaires faire la guerre, mais c’est une guerre qui doit impliquer tout le peuple congolais, tous les segments de la population congolaise de manière à ce que l’on mette fin à cette guerre ».
Les étudiants n’ont pas caché leur satisfaction au terme de cette matinée scientifique qui les a mis en contact avec les enjeux auxquels fait face la RDC. Ce Café juridique leur donc a permis d’avoir les outils nécessaires pour jouer leur partition dans cette guerre menée contre les ennemis de la paix.
Pour la coordonnatrice des étudiants, Mme Sharon Rose Kapinga, « ces trois heures d’échanges sont justement une détermination de la jeunesse estudiantine, surtout celle de l’Université de Kinshasa, à pouvoir s’impliquer dans le développement de notre pays et dans la résolution des problèmes qui nous concernent tous comme vient de le dire le président du Café juridique. Ces étudiants sont justement sortis de cette oisiveté. Ils sont pleins d’énergie et de motivation pour pouvoir mener des actions. Ils ont besoin d’être informés, équipés et accompagnés ».
A l’issue de ces échanges, le prof Jean-Louis Essambo, doyen de la faculté de droit, a noté que les étudiants ont reçu les armes nécessaires pour défendre la nation congolaise : « Je suis convaincu que les étudiants ont eu les informations nécessaires, les armes nécessaires pour affronter tous les défis, surtout le défi de la désinformation dont nous sommes souvent victimes. Et je suis un doyen comblé de joie et de satisfaction », a-t-il indiqué en signe de satisfaction.
Par cette occasion, le doyen de la faculté de droit s’est dit heureux de l’organisation de cette conférence-débat qui a permis aux uns et autres d’avoir suffisamment d’informations sur les enjeux que traversent la RDC. Il a appelé le gouvernement de multiplier ce genre d’initiatives pour éveiller la conscience de toutes les couches sociales afin de définitivement mettre fin à cette guerre qui n’a que duré.
Pour marquer leur passage à l’Unikin, le Café juridique a décerné aux deux orateurs les diplômes de mérite.

Tighana M.

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