Au terme de la mise en place du 3 septembre 2022

COGEP et ODEP dénoncent «la poursuite de la politisation des entreprises du Portefeuille de l’Etat»
Malgré les millions de dollars américains engagés par la Banque mondiale dans le cadre de la réforme des entreprises publiques, en République Démocratique du Congo, la politisation des entreprises publiques a encore la peau dure. Au regard de la dernière mise en place effectuée, le 3 septembre 2022, dans certaines entreprises du portefeuille de l’Etat, la COGEP et l’ODEP «dénoncent la nomination des mandataires publics sur la base des critères politiques et la poursuite de la politisation des entreprises du Portefeuille de l’Etat en RDC». Les deux organisations de la Société civile estiment que ces entreprises restent toujours prisonnières de la main politique qui guide le choix des mandataires publics. Ce qui entame leur performance, excluant des Congolais qui n’ont pas de connexion politique d’accéder aux postes de commandement.
La Coalition pour la Gouvernance des Entreprises Publiques (CO-GEP) et l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP), deux Réseaux de la société civile congolaise travaillant pour l’amélioration de la gouvernance des finances publiques et des entreprises publiques, sont préoccupées par les nominations opérées dans les entreprises publiques à travers les ordonnances rendues publiques le 3 septembre 2022.
Après analyse de ces ordonnances, les deux réseaux constatent que la totalité des personnes nommées mandataires proviennent des partis politiques membres de la Coalition au pouvoir, l’Union Sacrée de la Nation.
Ces nominations viennent renforcer la politisation des entreprises du portefeuille de l’Etat tant décriée. Cette politisation accentue la discrimination contre d’autres congolais et viole l’article 13 de la Constitution de la RDC, laquelle dispose : «Aucun Congolais ne peut, en matière d’éducation et d’accès aux fonctions publiques ni en aucune autre matière, faire l’objet d’une mesure discriminatoire, qu’elle résulte de la loi ou d’un acte de l’exécutif, en raison de sa religion, de son origine familiale, de sa condition sociale, de sa résidence, de ses opinions ou de ses convictions politiques, de son appartenance à une race, à une ethnie, à une tribu, à une minorité culturelle ou linguistique ».
«La désignation des mandataires des entreprises publiques sur la base des critères politiques est en réalité, un acte de privation du droit d’accès aux fonctions publiques reconnu à tous les citoyens congolais», a souligné Me Daudet Kitwa, coordonnateur de la COGEP.
«Nous attirons l’attention du Gouvernement congolais et des citoyens congolais sur le fait que les mandataires publics proposés et nommés sur base des critères politiques rendent compte aux partis ou regroupements politiques plutôt qu’au peuple congolais, propriétaire légitime des entreprises du portefeuille de l’Etat», a souligné, pour sa part le professeur Florimond Muteba, président de l’ODEP.
Face au maintien des critères politiques dans le processus de désignation des mandataires publics, la COGEP et l’ODEP appellent les députés nationaux et les sénateurs à s’approprier et à voter en toute urgence l’avant-projet de loi initié par les deux Réseaux sur la modification de la loi n° 08/010 du 7 juillet 2008 fixant les règles relatives à l’organisation et à la gestion du portefeuille de l’Etat, concernant notamment les conditions et critères d’accès au mandat public dans les entreprises du portefeuille de l’Etat..

Econews