Pré-COP27 : Kinshasa, Jakarta et Brasilia décident de parler d’une seule voix en Egypte

La RDC, l’Indonésie et le Brésil font front commun dans la lutte contre le changement climatique

Au terme des travaux préparatoires de COP27 (Pré- COP27) qui reviennent de se tenir au Palais du peuple, les trois grands bassins forestiers du monde, à savoir Kinshasa (RDC), Jakarta (Indonésie) et Brasilia (Brésil), ont décidé de parler un même langage lors de la Conférence sur le climat, prévue en novembre prochain en Egypte.
A un mois de ce grand rendez-vous du climat, la COP27, prévu en novembre prochain en Égypte, les pays du Sud ont profité des assises de la pré-COP27 de Kinshasa pour mettre les capitales industrialisées devant leurs responsabilités.
Plus de 50 ministres et envoyés du climat se sont réunis à Kinshasa, du 3 au 5 octobre 2022, dans le cadre des travaux préparatoires de la COP27. Messieurs le climat du monde ont travaillé pour baliser le chemin pour la réussite de la COP27. Ces assises de trois jours ont eu comme objectif commun, celui de mener des négociations efficaces qui devront conduire à une mise en œuvre immédiate à la COP27, prévue en novembre prochain en Egypte.
L’agenda adopté par toutes les parties à l’issue des travaux a souligné l’importance d’une COP27 réussie sur les questions de l’adaptation, de l’atténuation, de la finance climatique et des pertes et dommages.
Tout au long de cette Pré-COP27, Sameh Shoukry, ministre égyptien des Affaires Etrangères et président désigné de la COP27, Sameh Shoukry, a insisté sur le fait qu’«il faut éviter une crise de confiance entre les parties». A l’en croire, «les pays développés, principaux pollueurs devrons respecter leurs engagements climatiques à la COP27 ».
«Nous devons cultiver et développer un sentiment de confiance et de compréhension mutuelle. Nous devons tous être à la hauteur de l’occasion et faire preuve de leadership, mettre de côté les intérêts nationaux étroits et apprécier le potentiel de la coopération, du compromis et des scénarios collectifs de partenariat gagnant-gagnant», a rappelé le ministre Egyptien des Affaires Etrangères lors de ces assises.
Comme attendu, les pays du Sud ont plaidé leur cause et mis les pays pollueurs devant leurs responsabilités durant les trois jours de la «pré-COP27 » organisée à Kinshasa.
Vers un bloc RDC – BRESIL – INDONESIE
Les trois pays disposant 80% des forêts tropicales du monde et de deux tiers de la biodiversité terrestre, à savoir la République Démocratique du Congo, le Brésil et l’Indonésie, se sont retrouvés au tour d’une table pour consolider leurs vues face aux pays pollueurs.
En effet, dans une tripartite RDC-Brésil-Indonésie, la vice-Première ministre en charge de l’Environnement et Développement durable, Mme Eve Bazaiba, a échangé avec l’ambassadeur brésilien, Leonardo Cleaver de Athayde, et Mme Lakshmi Dhewanthi, directrice générale pour le Changement climatique de l’Indonésie, en vue de conclure un accord commun soutenu par un programme commun pour présenter à la COP27. Une tripartite qui s’inscrivait dans la continuité des entretiens et travaux préparatoires de la COP26, à Glasgow.
Les trois parties ont exprimé leur satisfecit pour cette tripartite réussie.
Les discours d’ouverture des travaux du Premier ministre Sama Lukonde et de la VPM de l’Environnement et Développement durable ont été qualifiés de virulents, voire de va-t-en-guerre par certains participants à la Pré-COP27. Mais cette réunion a été très utile, a estimé, parmi d’autres, la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.
«Les pays en développement voudraient eux qu’il y ait une institution pour mettre de la cohérence dans ce qui se fait déjà», a relevé M. Mpanu Mpanu. Il y a un peu de tension, tous les pays ne voient pas les choses de la même manière…
Il faut noter que la fin des travaux de la pré-COP27 n’a pas été sanctionnée par une déclaration finale. Sachant que rien ne leur serait imposé comme conclusion finale, tous les pays pouvaient discuter à bâtons rompus, de manière audacieuse et de manière plus osée. C’était le propre de ces pré-COP.
Tous n’étaient pas d’accord sur tout, mais tous ont identifié l’urgence de l’action climatique. Les travaux préparatoires de la pré-COP27 est un pari gagné du point de vue de la diplomatie climatique de Kinshasa.

Tighana Masiala