Commémoration du 46ème anniversaire de la Marche Verte : mot de l’ambassadeur du Maroc en RDC

En cette heureuse occasion de la commémoration du 46ème anniversaire de la glorieuse Marche Verte, il m’est particulièrement agréable de partager ces moments avec mes sœurs et frères congolais, ainsi avec les membres de la Communauté marocaine résidant dans ce beau pays qu’est la RDC.

A l’instar de la plupart des pays africains, le Royaume du Maroc a subi une colonisation particulière et devait engager plusieurs décennies de lutte pour accéder à son indépendance. Une indépendance qui a été obtenue par étapes.

En raison de son emplacement stratégique, le Maroc a connu une colonisation particulière, avec une présence française au milieu du pays, une présence espagnole au Nord et au sud du pays, en plus du statut particulier de la ville de Tanger qui était placée «zone internationale» sous l’influence partagée de toutes les puissances coloniales de l’époque.

Si le Maroc a pu atteindre l’indépendance d’une partie de son territoire en 1956, d’autres parties, en l’occurrence, Tarfaya, Sidi Ifni et les Provinces du Sud, ont été récupérées respectivement en 1958, 1969 et 1975.

Cette partie du territoire marocain considéré à tort comme territoire sans maître, « terranullius » lors de son occupation en 1884, a toujours été partie du Royaume du Maroc et le prolongement naturel et historique vers l’Afrique. Cet emplacement a toujours été convoité par les adversaires du Maroc qui cherchaient à tout prix une issue sur l’Atlantique. Ils visaient la création d’un Etat fantoche, facilement manipulable, servant ainsi l’agenda des ennemies de notre intégrité territoriale.

Le Maroc qui réclamait au sein des Nations Unies, la récupération de son Sahara, dès l’aube de son indépendance, avait demandé à l’ONU, le 13 décembre 1974, de saisir la CIJ pour un avis consultatif sur l’existence ou non de liens juridiques entre le Maroc et le Sahara. Dans son avis juridique consultatif rendu le 16 octobre 1975, la CIJ, en répondant aux questions de l’ONU, a conclu à l’existence de liens juridiques et d’allégeance entre les Sultans du Maroc et les tribus sahraouies.

Immédiatement après l’annonce de cet avis de la CIJ, Sa Majesté Le Roi, Feu Hassan II, annonça l’organisation de la glorieuse Marche Verte, une marche à laquelle tout le peuple marocain a répondu et qui a vu la participation spontanée de 350 milles marocains et marocaines, en provenance de toutes les régions du Maroc, qui ont marché pacifiquement, traversé les frontières fictives érigées par le colonisateur et reconquis leur territoire.

La Marche Verte a connu également la participation de plusieurs pays frères et amis, en guise de soutien à la revendication du Maroc. Il s’agit notamment de l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, le Sultanat d’Oman le Qatar, le Koweït, la Jordanie, l’Irak, le Liban, le Gabon et le Soudan.

La Communauté internationale était fortement est admirablement impressionnée par cette forte et pacifique mobilisation du peuple marocain. C’est ainsi que le 28 février 1976, une cérémonie officielle a eu lieu au cours de laquelle le drapeau marocain a été hissé à Laâyoune, chef-lieu des Provinces du Sud.

La réussite de la Marche Verte a suscité les représailles contre le Maroc de la part des adversaires de son intégrité territoriale. Ces derniers faisant fi de toutes les réglés du droit international et du bon voisinage, en abritant sur son territoire, finançant et soutenant militairement et diplomatiquement un groupe de séparatistes afin de déstabiliser le Royaume du Maroc et d’entraver le processus de l’Union du Maghreb Arabe auquel aspiraient les peuples de cette région pour son développement.

Le Maroc fidèle à ses engagements internationaux, respectant le droit et la légalité internationale et un adepte naturel de la paix et de la stabilité, et en réponse à l’appel des Nations Unies, a proposé un plan d’Autonomie en avril 2017, pour le règlement de ce différend régional autour du Sahara marocain. Ce Plan a été largement apprécié par la Communauté internationale qui continue de le soutenir et de le qualifier de sérieux et crédible, tel que précisé dans les différents rapports de l’ONU et, surtout, à travers les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unis, dont la dernière est la 2602 votée le 29 octobre 2021.

Cette Résolution qui conforte le Maroc dans sa position, souligne la nécessité de poursuivre la voie d’une solution politique négociée et appelant toutes les parties à la poursuite du processus des tables rondes, sous l’égide du nouvel Envoyé Personnel du SG de l’ONU, pour le Sahara. Cette résolution vient consacrer encore une fois le rôle des pays voisins en tant que parties à ce différend régional sur le Sahara marocain.

Le Maroc, Etat enraciné dans l’histoire avec plus de 12 siècles d’existence, a célébré le 46ème Anniversaire de la Marche Verte de récupération de son Sahara, un évènement majestueux et historique qui dénote de la fusion de toutes les couches de la société marocaine, à chaque fois qu’il s’agit de l’intérêt suprême de la Nation marocaine.

Le Discours Prononcé par Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, Que Dieu L’Assiste, s’est focalisé sur l’essentiel, avec clarté et fermeté. Sa Majesté a souligné que « la marocanité du Sahara ne sera jamais à l’ordre du jour d’une quelconque tractation ». Pour le Maroc, ce qui est négociable c’est une solution politique pacifique au différend régional autour du Sahara marocain, sur la base du plan d’Autonomie sous la souveraineté marocaine, proposé par le Royaume depuis 2007 en réponse alors à l’appel du Conseil de Sécurité.

Sa Majesté Le Roi a également loué la décision des Etats Unies portant «reconnaissance de la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara», ainsi que l’ouverture de 24 Consulats Généraux aux Provinces du Sud du Maroc, ce qui constitue «la meilleure réponse juridique et diplomatique à ceux qui qui prétendent que la reconnaissance de la Marocanité du Sahara n’a pas de visibilité franche et concrète sur le terrain».

Le Discours Royal est porteur également d’un message clair aux partenaires économiques du Maroc, selon lequel, les positions ambiguës doivent changer et tout partenariat économique ou commercial qui ne prend pas en considération la dimension intégrité territoriale du Maroc et sa souveraineté sur son Sahara, ne peut être conclu.

Depuis leur récupération, les Provinces du Sud du Maroc qui n’étaient que du désert et du sable, lors de leur retour à la mère Patrie, ont bénéficié d’un long effort d’investissement et de grands chantiers de développement. Les Provinces sahariennes du Maroc ont été, ainsi, érigées en grandes agglomérations modernes développées, bien équipées et dotées de tous les attributs de villes modernes, pour le bien-être de la population. Grace à la volonté et à la clairvoyance de Sa Majesté Le Roi, les provinces du Sud sont en passe de devenir un pôle économique de premier plan. Ainsi, un programme de développement des provinces du Sud portant sur la période 2016-2021, a été mis en place pour la réalisation de plus de 700 projets, pour lesquels une enveloppe globale de plus de 85milliards de dirhams a été allouée. Grâce à un financement colossale et à un suivi particulier de la part de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI les provinces du Sud du Maroc sont aujourd’hui dotées de grandes infrastructures modernes leur permettant un véritable développement socio-économique.

Au titre de l’année 2021, plusieurs chantiers structurants sont en cours. Il s’agit notamment du projet du nouveau port Dakhla Atlantique, l’usine de dessalement de l’eau de mer qui permettra d’irriguer 5.000 hectares au nord de Dakhla, la voie expresse Tiznit-Dakhla sur 1.055 km, le programme industriel Phosboucraa à Laâyoune et des sites de l’énergie éolienne et solaire à Laâyoune, Tarfaya et Boujdour avec une capacité totale estimée à 600 MW. Le taux de scolarisation des enfants et jeunes entre 6 et 22 ans a atteint 81,8% dans les provinces du Sud. Le taux d’approvisionnement en eau potable est de 93,7% et le taux d’accès à l’électricité est de 93,8%. Le réseau routier dans les provinces du Sud dépasse les 9300 Km de routes en 2018 dont 4.400 km de routes nationales, contre 350 km en 1975. La proportion de la population urbaine disposant d’un logement dans les provinces du Sud dépasse les 93%.

Rachid AGASSIM

Ambassadeur de Sa Majesté Le Roi en RDC