Face au désastre de l’Est, Volker Turk appelle à une «solution » rapide en RDC

«La communauté internationale doit se mobiliser pour trouver une solution en RDC ». C’est l’appel lancé jeudi à Kinshasa par Volker Turk, Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, à la sortie d’un entretien à la cité de l’Union africaine avec le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Le diplomate vient d’achever quatre jours de mission en RDC.Accompagné de la cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, Volker Turk a fait part au Chef de l’État de sa préoccupation au sujet de la situation humanitaire qui prévaut dans la partie Est du pays. À l’issue de sa rencontre avec le Président Félix Tshisekedi, le Haut-commissaire des Nations Unies a déclaré : «J’ai eu une conversation très fructueuse et importante avec le Président de la République sur la collaboration avec mon bureau sur les questions des droits humains ».

«J’ai été à Goma et en Ituri; j’ai vu la souffrance des personnes qui sont affectées par la violence et le conflit. Il est clair que la communauté internationale doit se mobiliser pour trouver une solution à cela et soutenir la population congolaise », a-t-il renchéri.Pour Volker Turk : «C’est clair que la communauté internationale doit vraiment se mobiliser pour trouver une solution et pour soutenir la population de l’Est ». Durant son séjour, M. Türk a rencontré des membres du Gouvernement, ainsi que des représentants de la société civile et la Commission nationale des droits de l’homme à Kinshasa. Il a également échangé avec la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies, Bintou Keita, d’autres hauts responsables de la MONUSCO et l’équipe pays des Nations Unies.Un tableau sombreAvant de quitter Kinshasa, le diplomate onusien a échangé avec la presse, faisant part du niveau de désastre qu’il a découvert dans l’Est de la RDC.

«La RDC est immensément riche de la résilience et de la force de son peuple. Elle dispose également d’abondantes ressources naturelles. Ce pays pourrait tout simplement être l’un des plus riches du monde. Mais malheureusement, il est aujourd’hui l’un des plus pauvres. Les défis du pays en matière des droits humains sont nombreux et complexes. Permettez-moi de me concentrer sur la situation dans les provinces de l’est, où vit une population épuisée et profondément traumatisée, écrasée par des décennies de guerre et de conflit », a-t-il indiqué.

Aussi, est-il revenu sur ce qu’il a vécu dans l’Est : « Au Nord-Kivu, le groupe armé M23 continue de semer la terreur, tuant et enlevant la population locale, et s’attaquant fréquemment aux défenseurs des droits humains, aux journalistes et aux leaders des communautés. Des enfants sont également recrutés de force dans ses rangs », rappelant que «depuis octobre, cinq-cents mille personnes ont été déplacées des zones contrôlées par le M23, ce qui porte le nombre total des personnes déplacées à près de 2,7 millions.

En Ituri, outre les affrontements intercommunautaires entre les groupes armés CODECO et Zaïre, le groupe armé ADF (Forces démocratiques alliées) multiplie les attaques contre la population civile, entraînant plusieurs abus flagrants des droits humains et des violations graves du droit international humanitaire.

À ce jour, la province compte quelque 1,8 million de personnes déplacées ».Dans son réquisitoire, il n’a épargné personne. «Les forces de sécurité nationales et les milices comme les Wazalendo commettent également des violations des droits humains qu’il faut prévenir », a-t-il lancé sans ménager les autorités de Kinshasa. Et de renchérir : «Il est impératif que l’État soit en mesure de jouer pleinement son rôle à l’Est, pour assurer non seulement la sécurité, mais aussi l’éducation, la santé et un système judiciaire efficace et équitable ».

C’est le cas, pense-t-il, de tous les tireurs des ficelles qui se nourrissent de la crise congolaise. «Les pays qui soutiennent les groupes armés ou qui ont une influence sur eux doivent assumer leurs responsabilités et veiller à ce que les combats cessent. Au Nord-Kivu, tout rôle joué par le Rwanda dans le soutien au M23 doit cesser et une solution doit être trouvée de toute urgence. Il en va de même pour tout pays qui soutient des groupes armés actifs en RDC », a-t-il déclaré.

Econews

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