Les jours mauvais sont de retour

Le siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) verrouillé; la circulation sur le boulevard du 30 Juin détournée sur les voies secondaires non entretenues et donc impraticables tant elles sont entrecoupées d’ornières boueuses (Les fameux trous dont Gentiny Ngobila, le gouverneur de la ville, avait pourtant annoncé l’éradication totale). Mais surtout, une police et des agents en civil omniprésents. Ils attendent de pied ferme les quatre leaders de l’opposition qui projetaient un sit-in devant la centrale électorale. Après l’échec de la marche du 20 mai étouffée dans une violence inouïe, Katumbi empêché d’accéder au Kongo Central, les quatre candidats déclarés à la présidentielle on changé de fusil d’épaule : il s’agit d’organiser dorénavant, et tous les jeudis, un sit-in devant le siège de CENI.
L’objectif consiste à dénoncer l’audit du fichier électoral et par ricochet, élever une vigoureuse protestation contre les « incohérences » du projet de loi sur la répartition des sièges aux législatives. C’était sans compter avec l’intransigeance de l’autorité urbaine qui avait déjà sanctuarisé certaines parties de la capitale (dont la CENI), partant «inviolables». En clair, interdites aux manifestations «pacifiques» de… l’opposition. Une disposition sélective qui ne s’applique pas aux organisations politiques proches du pouvoir.
Quant à l’UDPS, parti présidentiel et ses supplétifs des «Forces du progrès», ils sont libres de se mouvoir à leur guise avec l’accompagnement complaisant de la police.
En décidant de faire le pied de grue devant les grilles de la CENI, Katumbi, Fayulu, Matata et Sessanga étaient conscients de la difficulté à finaliser leur projet. La démarche étant plus destinée à une consommation extérieure après la protestation unanime de la communauté internationale après les événements du 20 mai. Ils savaient qu’ils seraient évacués de force et que les images feraient le tour du monde, au grand dam du pouvoir en place.
Futés, et se rappelant une situation similaire qui avait entraîné des sanctions des Etats-Unis, et de l’Union européenne à l’encontre de certaines personnalités du régime de Joseph Kabila accusées alors d’entraver le processus démocratique en RD Congo et de batailler pour le maintien au pouvoir de ce dernier. On connait la suite. Beaucoup s’en mordent encore les doigts
Pour peu que l’on remonte dans le temps, il est remarquable de constater que comme aux années 2016 et 17, les jours mauvais sont de retour.

Econews