Procès Mwangachuchu à la haute cour militaire : liberté provisoire refusée !

Sans surprise, la Haute cour militaire a rejeté la demande de liberté provisoire introduite par la défense du prévenu Edouard Mwangachuchu.
Edouard Mwangachuchu, député national, élu de la province du Nord-Kivu en procès à la Haute cour militaire, restera en prison. Ainsi en a décidé la Haute cour militaire qui a rejeté mardi la demande de liberté provisoire introduite par la défense du prévenu.
Le prévenu Edouard Mwangachuchu a motivé sa demande pour raison de santé qui, selon sa défense, se détériore depuis son incarcération à la prison militaire de Ndolo. Les arguments présentés par la défense n’ont donc pas convaincu la haute cour militaire.
C’est dire Edouard Mwa-ngachuchu, 69 ans, patron de la société minière SMB (Société minière de Bisunzu), dont les activités ont été suspendues sur décision de la ministre nationale des Mines, devra encore attendre l’issue de son procès depuis sa cellule de la prison militaire de Ndolo.
L’élu de la province du Nord-Kivu est jugé devant la Haute Cour militaire depuis le 28 mars pour trahison, atteinte à la sûreté de l’État, détention illégale d’armes et munitions de guerre, association de malfaiteurs, participation à un mouvement insurrectionnel et incitation à commettre des actes contraires au devoir ou à la discipline. Il est d’autre part accusé d’avoir formé une milice privée et d’avoir apporté un soutien logistique et financier aux rebelles du M23.

Rappel des faits
Tout a commencé dans la nuit du 28 février au 1er mars 2023, rapportait Jeune Afrique. Depuis des mois, la situation sécuritaire se détériore dans l’Est de la RDC, alors que le M23 gagne du terrain. Début février, la tension est telle que la Police des mines et hydrocarbures (PMH) quitte le périmètre de la mine, bientôt suivie par le personnel de la SMB. Malgré l’éphémère déploiement de soldats de la 34e région militaire, la mine de Bibatama est complètement abandonnée le 23 février. Des combattants de la milice hutu Nyatura l’investissent dès le lendemain.
Créé en 2010 et présent dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Lubero, ce groupe armé affronte régulièrement le M23 depuis la résurgence du mouvement, fin novembre 2021.
Les dépôts de la mine sont pillés et brûlés. Dans la soirée du 28 février, une vidéo est diffusée sur plusieurs groupes WhatsApp. Elle montre des jeunes, entourés d’éléments de la milice Nyatura, déterrer une petite dizaine de kalachnikovs dans l’enceinte de la concession de la SMB à Bibatama. La séquence devient virale. Cinq heures plus tard, une vingtaine d’hommes en armes débarquent au domicile kinois d’Édouard Mwangachuchu, où d’autres effets militaires, dont une boîte contenant 42 munitions de 9 mm, mais aussi des ordinateurs, des téléphones et des caméras sont trouvés. Le député est arrêté et immédiatement déféré à la prison centrale de Makala.
L’affaire prend rapidement de l’ampleur, notamment sur les réseaux sociaux, où toutes sortes d’accusations fleurissent contre le député national. Ces armes devaient-elles servir à soutenir l’avancée du M23 ? s’interrogent notamment certains. La perquisition de sa résidence à Kinshasa finira par alourdir les charges retenues contre lui.

Francis N.