Gouvernement : Chérubin Okende joue sa survie ce mercredi à l’Assemblée nationale

Mercredi sombre pour le ministre des Transports, Voies de communication et Désenclavement du Gouvernement des Warriors, Chérubin Okende. Visé par une motion de défiance déposée au bureau de l’Assemblée nationale par un groupe de députés de l’Union sacrée de la sacrée, Chérubin Okende joue sa survie ce mercredi.
Selon un communiqué signé par le rapporteur de l’Assemblée nationale, c’est ce mercredi que la motion de défiance qui le vise sera soumise à la sanction de la plénière.
Déposée le 12 octobre dernier à la chambre basse du Parlement, une partie de la représentation nationale accuse Chérubin Okende « d’incompétence », d’amateurisme, de manque de vision dans son secteur, ainsi que d’intrusion dans la gestion des entreprises publiques sous sa tutelle ». Ce mercredi 19 octobre 2022, le ministre Chérubin Okende est invité à présenter ses moyens de défense. Sa survie dans le Gouvernement Sama Lukonde ne se joue qu’en quelques heures.
Il faut noter que Chérubin Okende est au Gouvernement sur le quota d’Ensemble pour la République de Moïse Katumbi.
Depuis quelque temps, les relations entre pro-fatshi et pro-Katumbi ne sont plus au beau fixe. La rumba entre ces deux ténors de l’Union sacrée semble se danser à contre-temps. Si Christophe Lutundula, ministre des Affaires Étrangères, lui, avait manifesté officiellement son soutien à l’actuel Président de la République, il n’en est pas encore le cas pour Chérubin Okende, qui continue cependant à clamer toujours sa fidélité au Chef de l’Etat.
Et lorsqu’Ensemble pour la République, son parti, a tenté de le défendre dans l’action lancée contre lui à l’Assemblée nationale, Chérubin Okende n’a pas hésité à recadrer : « Je n’ai demandé personne de pouvoir faire une quelconque déclaration en mon nom. La Primature est gérée par le Premier Ministre, c’est ma hiérarchie. Je ne veux pas qu’il y ait des sons discordants pour rien. L’inconstance politique n’est pas une bonne leçon. Ma famille politique ne m’a jamais donné une quelconque orientation pour être déloyal vis-à-vis du Président de la République, ou vis-à-vis du Gouvernement auquel j’appartiens. Qu’on ne fasse pas d’amalgame », avait déclaré Chérubin Okende sur les ondes d’une radio locale.
D’après le député national Anicet Babanga Mpotiyolo, élu d’Inongo-Ville, toutes les conditions constitutionnelles, en ce qui concerne une motion de défiance, ont été réunies. Selon lui, plus de 60 signatures ont été réunies.
Il faut noter que le mouvement de collecte des signatures pour une motion contre le ministre des Transports a débuté au cours de la plénière de mardi en présence du ministre.
Si officieusement Cherubin Okende est visé pour son appartenance au parti de Moise Katumbi, affirme certains députés d’Ensemble pour le Changement, les initiateurs de la motion lui reproche de nombreux abus dans l’exercice de ses fonctions, entre autres, le désordre dans son secteur et plusieurs abus commis dans l’exercice de ses fonctions.

ACHARNEMENT OU REGLEMENT DES COMPTES ?
La motion de défiance contre Chérubin Okende survient au moment où une fronde se dessine à l’Union sacrée de la Nation au sujet de la controverse ambiante autour de l’appartenance de Moïse Katumbi et sa plateforme, Ensemble pour la République, à la nouvelle majorité parlementaire pro-Tshisekedi, créée à la suite de la liquidation de la coalition FCC-CACH en décembre 2020.
Une trentaine de députés nationaux de la formation de l’ex-gouverneur du Katanga ont fait allégeance au Président de la République et juré de soutenir le candidat Félix Tshisekedi lors de la présidentielle de 2023.
Chérubin Okende étant l’émanation du parti de Moïse Katumbi, doit-on dès lors, penser à un règlement de comptes ? S’agirait-il aussi d’un acharnement? Le patron de Transports congolais payerait-il de sa «loyauté» à son mentor Katumbi, dès l’instant que son nom ne figure pas encore sur la liste des membres de «Ensemble pour la République» qui ont «désavoué» Moïse Katumbi ? Voilà, autant de question parmi tant d’autres qui taraudent les esprits des congolais.
Quoi que l’on dise, les différentes démarches visant Chérubin Okende à l’Assemblée nationale, entreprises dans le cadre du contrôle parlementaire, laisssent planer l’ombre de mauvais augure, dès lors qu’elles interviennent dans un contexte politique de plus en plus marqué par l’imminence du remaniement du Gouvernement Sama Lukonde.
Okende subira-t-il le même sort qu’un autre membre du gouvernement proche de Modeste Bahati Lukwebo, l’ancien ministre de l’Economie nationale, Jean-Marie Kalumba, qui a été déchu par des députés nationaux lors de cette même législature ? Quelques heures nous suffisent pour avoir la réponse.

Tighana Masiala