«Mise à jour» ou changement de la Constitution : Patrick Muyaya remet les pendules à l’heure

Depuis l’annonce par le chef d’Etat, Félix Tshisekedi, de son intention de lancer un débat entre experts sur une possible révision de la Constitution de 2006, une vive polémique gagne désormais l’opinion en République Démocratique du Congo. Certains accusent le Président de la République de vouloir remettre en cause les fondements de la troisième République inaugurée par cette Constitution.

Mercredi dernier, Patrick Muyuya, porte-parole du gouvernement sortant du Premier ministre Sama Lukonde Kyenge, a pris la parole sur les ondes de la radio Top Congo FM pour clarifier la position officielle. Il a tenu à lever toute équivoque en revenant sur certains concepts clé liés à cette potentielle révision constitutionnelle.

Selon M. Muyaya, il est important de souligner que le débat sur la révision de la Constitution n’implique pas nécessairement une volonté de faire table rase de celle-ci. Il s’agit plutôt d’ouvrir une discussion constructive entre experts afin d’évaluer les éventuels ajustements à apporter pour répondre aux besoins et défis actuels du pays. Le porte-parole du gouvernement a également souligné l’importance de respecter les principes démocratiques et de consultation populaire dans tout processus de réforme constitutionnelle.

Que réviser dans la Constitution ?

A cette question, Patrick Muyaya remet les pendules à l’heure : «Nous devons faire des réajustements sur le fonctionnement des provinces, l’efficacité des assemblées provinciales ». «Il y a aussi les questions des compatriotes de la diaspora dont celle sur la double nationalité», reconnaît-il.

De l’avis de Patrick Muyaya, «l’idée sera de regarder la Constitution de bout en bout et de voir comment rendre nos institutions plus efficaces ». Il s’est dit, dès lors, confiant sur la sincérité de la commission interprofessionnelle que le chef de l’Etat a promis de mettre en place pour étudier cette question : «Je pense que ceux qui vont réfléchir tiendront compte des lignes rouges tracées par le pacte de Sun City».

A tout prendre, Patrick Muyaya s’interpose contre toute amalgame : «Il faut éviter toute politisation et toute mystification de la pensée du président de la République». Selon lui, le changement de la Constitution de 2006 n’est pas à l’ordre du jour. Il s’agit plutôt, pense-t-il, «d’une mise à jour de la constitution. Alors, il ne faut pas lui prêter des intentions».

Cette déclaration de M. Muyuya intervient dans un contexte où les tensions politiques sont palpables en RDC, avec des voix s’élevant de tous côtés pour exprimer des inquiétudes quant aux intentions réelles du Président Tshisekedi. La société civile, les partis politiques d’opposition et même certains membres de la majorité présidentielle ont appelé à la vigilance et à la transparence dans ce débat constitutionnel.

Il est clair que la question de la révision de la Constitution de 2006 est un sujet sensible en RDC, rappelant les tumultes politiques passés liés aux changements constitutionnels. Dans ce climat de méfiance et de suspicion, il apparaît essentiel que toutes les parties prenantes s’engagent dans un dialogue ouvert et inclusif pour garantir la légitimité et la stabilité des institutions démocratiques du pays.

La suite des événements déterminera si ce débat sur la révision constitutionnelle sera source de division ou d’unité pour la population congolaise. Une chose est certaine, la polémique est loin d’être close et le peuple attend des réponses claires et des garanties quant au respect de l’ordre constitutionnel et des droits démocratiques en RDC.

Econews

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