Purge au Gouvernement : chasse aux ministres pro Kabund

Entre Kabuya et Kabund, plus rien ne les unit

Au sein du Gouvernement, la sortie en fanfare de Jean-Marc Kabund-a-Kabund fera sûrement des victimes, spécialement dans les rangs des ministres dont les nominations sont passées par celui qui a décidé de tourner le dos au Président de la République. On doit s’attendre à une grande purge. Les plus visés sont des ministres pro Kabund. Mercredi, dans sa réplique à Jean-Marc Kabund-a-Kabund, Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, a annoncé les couleurs. « Tous les ministres nommés sur la liste Kabund-a-Kabund, préparez déjà vos bagages », a lancé Kabuya. Tout est bien clair. Le départ de Kabund-a-Kabund aura un effet dévastateur dans les institutions politiques. Le premier round se jouera sûrement au sein du Gouvernement. Bien des ministres sont sur la liste de départ.

Depuis que le maître-nageur avait décidé de se noyer en se mettant en vedette dans des situations compromettantes, ses protégés sont sans parapluie. Ils sont actuellement à la porte de sortie du gouvernement et des autres structures étatiques. C’est d’ailleurs pour la même raison que la mise en place au sein des entreprises publiques et de la territoriale a pris du temps. Lorsqu’on sait que c’est l’ancien président de l’UDPS qui avait piloté le processus de mise en place du gouvernement de la République, on doit s’attendre à un chambardement au sein de l’Exécutif particulièrement.
«Tous les ministres nommés sur la liste Kabund-a-Kabund, préparez déjà vos bagages », a déclaré Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS.
Cette déclaration n’est pas anodine. Elle est une manière de dire ouvertement que le mal causé par Kabund-a-Kabund est profond parce que à la mesure de la confiance qui lui était faite par le président de la République et l’ensemble de la machine du parti présidentiel. Jean-Marc Kabund-a-Kabund a botté sur le parti qui l’a façonné et va plus loin pour le défier.
Entre Kabund-a-Kabund et l’UDPS, l’un cherche à se noyer avec l’autre tellement qu’ils se connaissent bien. Dans cette guerre, il y a un puissant et un faible. Il y a un crapaud et un bœuf.
Dans cette épreuve, celui qui sortira vainqueur est en apparence connu en avance. Mais, en réalité, le plus faible pourrait faire mal.
Exclu de l’UDPS, Ka-bund-a-Kabund a créé le tien qui peinerait à trouver agrément. La raison est simple : le ministre de l’Intérieur est un produit de Jean-Marc Kabund-a-Kabund. Il est sorti de son quota. S’il se précipite à lui accorder l’agrément, il risque d’être accusé de rouler pour le fondateur de «Décision finale», devenu «Alliance pour le changement».

Ministres bien placés sur la liste de départ
Malgré cette attitude tendant à plaire, la messe est dite pour le ministre de l’Intérieur, Daniel Aselo. Pour avoir été porté par Kabund-a-Kabund, il va lui rester pour longtemps encore redevable. Ce n’est pas un secret.
Sur la liste des partants, il y a aussi la ministre des Mines, Antoinenette Nsamba, pour qui Kabund-a-Kabund s’était battu bec et ongle. En retour, selon plusieurs sources, elle lui aurait facilité les opérations dans son secteur. Ce qui lui avait permis de se faire une bonne santé financière. Ce n’est pas avec ses émoluments de députés que Kabund-a-Kabund a construit une école moderne de 350.000 dollars US, comme il s’en était vanté du haut de la tribune du Palais du peuple. L’argent est venu des investissements opérés avec des clients nommés à des postes de responsabilité.
Le ministre de l’EPST (Enseignement primaire, secondaire et technique), Tony Mwaba, est également de ceux qui ont été porté par Kabund-a-Kabund. Alors qu’il n’était pas élu sur la liste UDPS, il a tiré des dividendes politiques mieux que ceux qui s’étaient battus sous le label UDPS. Ce n’est pas un hasard. Il aurait payé la douane et surtout aurait donné des garanties suffisantes de ne jamais oublier le bienfaiteur Kabund-a-Kabund. La liste est longue.
L’onde de choc contre les pro Kabund-a-Kabund ne va pas se limiter seulement à l’UDPS. Par exemple, le ministre du Plan, Christian Mwando, était conduit auprès du Chef de l’Etat sous la bannière de Kabund. Lui aussi risque de subir les rigueurs de la trahison.
C’est dire que dans sa chute, Kabund ne coulera pas seul. Il entraînera un grand nombre. La purge n’épargnera aucune institution. Des institutions provinciales passeront également à la trappe.

Econews