Sommet UE – Afrique : la BAD insiste sur la réallocation des DTS et l’égalité vaccinale

Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Dr Akinwumi A. Adesina, participe au sixième sommet Union européenne – Union africaine (UE-UA) qui se tient à Bruxelles cette semaine. Il devrait appeler à un meilleur accès aux vaccins contre le Covid-19 et à la réallocation à l’Afrique de 100 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international (FMI). Le président du Groupe de la Banque insistera pour que ces DTS soient canalisés vers la Banque africaine de développement, détenteur agréé de DTS.

Dans la foulée du 35e sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, qui a adopté une résolution soutenant la position de la Banque africaine de développement, Dr Adesina se joindra aux chefs d’État et de gouvernement africains et européens pour discuter de mesures, et notamment d’un programme d’investissement, permettant de répondre aux défis urgents du changement climatique et des carences sanitaires en Afrique.

Le sommet UE-UA, qui se tiendra les 17 et 18 février, comprendra également des dialogues sur le renforcement des partenariats transcontinentaux en matière de sécurité, de gouvernance et de prospérité.

Au nombre des intervenants du sommet figureront Akinwumi Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement, Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international, Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce, Tedros Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, et Werner Hoyer, président de la Banque européenne d’investissement.

Lors de l’Assemblée de l’Union africaine la semaine dernière, Dr Adesina a dénoncé l’inégalité vaccinale dans la lutte contre le Covid-19. Il a souligné que les citoyens des pays industrialisés avaient reçu jusqu’à quatre ou cinq injections de vaccin contre le Covid-19, tandis que 11 % au plus des Africains ont été vaccinés.

Dr Adesina a décrit la santé comme «une question de sécurité nationale» pour l’Afrique et a appelé à la mise en place d’un système de protection sanitaire transcontinental basé sur de solides infrastructures, des industries pharmaceutiques locales, ainsi que sur le savoir-faire et les capacités de production de vaccins en Afrique.

Le Groupe de la Banque africaine de développement s’est engagé à débloquer trois milliards de dollars sur les dix prochaines années pour soutenir les capacités de production de produits pharmaceutiques et de vaccins sur le continent.

Le mois dernier, le président français Emmanuel Macron a déclaré devant le Parlement européen qu’il espérait que la réunion aboutirait à un accord sur les vaccins qui permettrait de résoudre les problèmes de propriété intellectuelle et les obstacles technologiques à la production de vaccins en Afrique.

Dr Adesina a obtenu un large soutien de la part des dirigeants africains à Addis-Abeba et a réitéré les appels en faveur d’une réallocation de 100 milliards de dollars de DTS aux pays africains par l’intermédiaire de la Banque africaine de développement, qui est un détenteur agréé de DTS doté d’une notation financière AAA.

À Bruxelles, le président de la Banque devrait également soulever la question de la mise en place d’un mécanisme africain de stabilité financière, sur le modèle de l’actuel mécanisme européen de stabilisation financière. Cela permettra de mieux protéger les économies africaines contre des chocs externes tels que la pandémie de Covid-19.

Autre point potentiel à l’ordre du jour à Bruxelles : la 16e reconstitution du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement. Une reconstitution aura lieu dans le courant de l’année 2022. Tout en saluant les réalisations du Fonds africain de développement, Dr Adesina a proposé des réformes pour améliorer son efficacité dans la conduite du développement des pays africains à faible revenu.

Les participants au sommet de Bruxelles devraient également publier une déclaration conjointe exprimant leur consensus sur une vision pour 2030.

Dr Adesina et les membres de sa délégation participeront également à la conférence «Investir ensemble, pour une nouvelle alliance entre l’Afrique et l’Europe» qui se tiendra à Paris. Ce forum est organisé par l’Agence française de développement et le gouvernement français.

Dr Adesina se joindra au président de l’association des institutions financières de développement européennes (EDFI), Bruno Wenn, pour annoncer que les efforts déployés conjointement depuis l’année dernière ont abouti fin 2021 à la mobilisation de 5,5 milliards de dollars en faveur des petites et micro-entreprises africaines, dépassant ainsi l’objectif de 4 milliards de dollars.

Le 7e Forum des affaires UE-Afrique se tient également à Bruxelles cette semaine, du 14 au 17 février. Il est organisé par la Commission européenne, la Commission de l’Union africaine et des organisations professionnelles européennes et africaines. Ce forum rassemble des dirigeants politiques et des chefs d’entreprise de divers secteurs et pays pour discuter des possibilités de partenariat et d’investissement.

De hauts responsables de la BAD participent à des événements en marge du forum des affaires. La vice-présidente principale Bajabulile Tshabalala participera à un débat sur les relations entre l’Europe et l’Afrique. La vice-présidente par intérim chargée du Développement régional, de l’Intégration et de la Prestation de services, Yacine Fal, discutera des chaînes d’approvisionnement, et le vice-président chargé de l’Électricité, de l’Énergie, du Climat et de la Croissance verte, Kevin Kanina Kariuki, participera à une session sur l’énergie.

Econews