Kagame, le Soviet

Et rebelote. Comme en 2019, comme en 2014, comme en…, le président rwandais a été réélu à la tête de son pays avec, comme c’est devenu coutumier, un score (99,15%) qu’il est désormais indécent de qualifier d’à la soviétique. Les victoires de Paul Kagamé aux présidentielles successives méritent une nouvelle épithète. Comme celle de score à la rwandaise. Tout simplement. Quand les résultats frôlent les 100 % de suffrages, que des opposants historiques telle Victoire Ingabire sont étouffés, laissant l’avantage à deux opposants de service autorisés à compétir et que ces derniers se réjouissent de leur défaite avant même la proclamation officielle des résultats, que Paul Kagamé claironne qu’il est le seul capable de diriger le Rwanda parce que ses compatriotes lui font confiance, sa posture frise la plus abjecte des outrecuidances. Au mieux, c’est une manifestation d’un ego exacerbé et au pire, le symptôme alarmant d’une paranoïa qui requiert un enferment sans rémission.

Trente ans après l’attentat contre le Falcon du président Juvénal Habyarimna dans lequel la responsabilité de l’APR (actuel RDF) a été maintes fois démontrée, le boucher de Kigali trône sur des collines d’ossements plus fournis que ceux des mémoriaux du génocide de Gisozi à Kigali ou de Murambi dans le district de Gikongoro. L’homme a su fructifier les gains de ses rapines dans la sous-région, et particulièrement dans les provinces orientales de la République démocratique du Congo en se constituant un réseau d’agents secrets d’une redoutable efficacité.

Les opposants au régime de Kigali ne sont nulle part en sécurité sur la planète. Les plus malchanceux qui s’imaginaient mener une opposition à l’interne sont systématiquement éliminés (exemple du chanteur Kizito Mihigo). Mais les agents rwandais pourchassent tous les opposants dans le monde entier. L’ex-général et chef de l’armée rwandaise Kayumba Nyamwasa se croyait à l’abri en Afrique du Sud. A deux reprises, des balles sont logées dans son corps et il survit par miracle.

L’ex-colonel et ancien chef de renseignement extérieur est retrouvé étranglé dans sa chambre d’hôtel à Johannesburg (Afrique du Sud). Paul Rusesabagina, inspirateur du long métrage Hôtel Rwanda, est enlevé dans un pays du Golfe dans des circonstances dignes d’un film de James Bond. Les barbouzes rwandaises ont transformé les Etats voisins en terrains de jeu, enlevant, tuant au quotidien au Kenya, en Ouganda et au Burundi sans le moindre état d’âme à l’image de leur maître. Et c’est à cet homme que les Rwandais accorderaient leur confiance ? La réponse est un NON catégorique.

Econews