Après le massacre de dizaines d’étudiants, l’armée ougandaise lance la traque des ADF dans le Parc des Virunga

En Ouganda, les terroristes de l’ADF ont frappé, tuant une quarantaine de personnes, en majorité des étudiants. A Kampala, c’est la consternation. Selon l’édition Afrique de La Libre Belgique, ces assaillants auraient pris la direction du Parc national des Virunga, en République Démocratique du Congo. En pleine convalescence, après avoir été terrassé par le Covid-19, le président ougandais Yoweri Museveni a promis de traquer ces terroristes de l’ADF jusqu’à leur dernier retranchement. Divers témoignages rapportent que dans la poursuite de ces terroristes, l’armée ougandaise a organisé des incursions dans le Parc des Virunga. Ce qui accroit vraisemblablement le nombre des militaires ougandais en opérations sur le sol congolais, hormis ceux déjà présents dans le cadre des opérations militaires conjointes organisées avec les FARDC et ceux agissant dans la Force régionale de l’EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est).
Après une attaque terroriste sur son territoire, attribuée aux djihadistes de l’ADF, l’armée ougandaise n’exclut plus de traverser la frontière de la RDC pour poursuivre ces assaillants jusqu’à leur lieu de retranchement, se trouvant, rapporte-t-on, à l’intérieur du Parc national des Virunga.
Au moins 40 élèves d’une école de Kasese, dans l’ouest de l’Ouganda, majoritairement des filles, ont été tués lors d’une attaque nocturne menée vendredi par des rebelles des Forces démocratiques alliées, soupçonnés d’être liés à l’État islamique.
L’armée ougandaise a signalé qu’elle poursuit les assaillants en retrait et tente de sauver des dizaines d’autres étudiants qui sont peut-être enlevés.
Les assaillants ont traversé la frontière avec la République démocratique du Congo. L’assaut a visé le lycée Lhubiriha à Mpondwe, près de la frontière avec la République démocratique du Congo (RD Congo). Des responsables de l’armée et de la police ougandaise ont incriminé des membres des Forces démocratiques alliées (ADF), une milice islamiste qui a prêté allégeance au groupe Etat islamique.
Les victimes ont été attaquées à coup de machettes, abattues et brûlées vives lors de cette attaque qui a choqué l’Ouganda et suscité de vives condamnations internationales.
Les assaillants ont fui vers le parc des Virunga situé en territoire congolais, enlevant également six personnes après leur raid meurtrier, selon l’armée et la police ougandaise qui ont promis de libérer ces otages.
De nombreuses victimes ont été brûlées au-delà de toute reconnaissance possible lorsque les assaillants ont incendié un dortoir verrouillé dans le lycée, compliquant l’identification des victimes.
Dans une morgue de Bwera, ville proche du lieu de l’attaque, des familles ont pleuré lorsque les corps de leurs proches ont été mis dans des cercueils puis emportés pour être enterrés.
Mais beaucoup d’autres familles sont toujours sans nouvelles de leurs proches disparus.
Les dépouilles de nombreuses victimes dans l’incendie du lycée ont été transférées dans la ville de Fort Portal où des tests ADN doivent être réalisés.
L’attaque contre ce lycée est la plus meurtrière en Ouganda depuis le double attentat à Kampala en 2010 qui avait fait 76 morts lors d’un raid revendiqué par le groupe islamiste des shebab basé en Somalie.
«Ils vont payer»
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a qualifié cette attaque «d’effroyable » tandis que Washington, un allié proche de l’Ouganda, et l’Union africaine ont également condamné ce bain de sang et présenté leurs condoléances.
Dix-sept étudiants ont été brûlés dans leur dortoir et 20 étudiantes ont été tuées à coups de couteau, a déclaré la Première dame ougandaise et ministre de l’Education, Janet Museveni.
Un agent de sécurité et trois autres personnes ont également été tués, ont indiqué des responsables.
L’armée va traquer «ces personnes diaboliques et elles vont payer pour ce qu’elles ont fait», a déclaré Mme Museveni samedi.
Mais des questions ont été soulevées sur la façon dont les assaillants ont réussi à déjouer la surveillance dans une région frontalière où règne une forte présence militaire.
Le lycée se trouve à moins de deux kilomètres de la frontière avec la RD Congo, où les ADF sont actives et sont accusées d’avoir tué des milliers de civils depuis les années 1990.
Le général de division Dick Olum a déclaré samedi à l’AFP que les services de renseignement ont signalé une présence des ADF dans la région au moins deux jours avant l’attaque, soulignant la nécessité d’ouvrir une enquête.
Selon cet officier, les assaillants avaient des informations détaillées sur l’école.
L’Ouganda et la RD Congo ont lancé une offensive conjointe en 2021 pour chasser les ADF de leurs bastions congolais, mais ces opérations n’ont jusqu’à présent pas permis de mettre fin aux attaques du groupe.
Les Forces démocratiques alliées (ADF) sont un groupe rebelle ougandais qui a combattu le gouvernement dans les années 1990, terrorisant les communautés de la région de Rwenzori.
En 1998, les rebelles de l’ADF ont attaqué l’Institut technique de Kichwamba en Ouganda, brûlant à mort 80 étudiants et enlevant de nombreux autres.
Les rebelles ont ensuite été chassés de l’Ouganda et opèrent depuis la République démocratique du Congo depuis plus de vingt ans.

Econews