La peste dans la cour de Félix Tshisekedi : Marcellin Bilomba, l’homme qui construit des écoles à 14 millions USD dans le Grand Kasaï

Marcellin Bilomba, sorti tout droit de la diaspora congolaise résidant en Suisse, a été bombardé conseiller principal au cabinet du Président de la République chargé de l’Ecofin (Economie et finances) par la magie de l’alternance démocratique de janvier 2019.

Depuis lors, l’homme se considère comme le plus surdoué d’entre tous. Le grand public l’a découvert avec le procès, dit de 100 jours, impliquant Vital Kamerhe, alors directeur de cabinet du Président Félix Tshisekedi. Devant le Tribunal, il s’était présenté comme l’homme aux « 50 notes techniques » par semaine. Bref, une intelligence pure au service du Président de la République.

Dans la cour de Félix Tshisekedi, Marcellin Bilomba est l’homme a tout faire. Il est dans tous les dossiers, surtout quand il s’agit d’engager des millions de dollars américains. Sa chasse gardée est bien entendu le Fonds de promotion de l’industrie (FPI) où il s’est presque substitué à un président du Conseil d’administration, donnant des injonctions et menaçant de neutraliser tous ceux qui tentent de s’opposer à lui.

Et quand le FPI a été mis à contribution pour financer dans le Grand Kasaï certains projets à impact visible, c’est sans surprise Marcellin Bilomba qui s’est improvisé coordonnateur de la task force créée au sein du cabinet du Chef de l’Etat

Avec la tournée qu’entreprend le Président de la République, on vient enfin de découvrir le pot-aux-roses. Tout est parti des révélations d’Alphonse Ngoy Kasanji, député national, élu de la ville de Mbuji-Mayi, dans la province du Kasaï Oriental. Selon l’élu national, des travaux d’infrastructures prévus dans la province n’ont jamais été entrepris.

Il n’en fallait pas plus pour faire sortir le CP Bilomba de son silence. C’était donc l’occasion pour Marcellin Bilomba de décharger toute sa haine sur Ngoy Kasanji, un élu national qui a juste plaidé en faveur de ses électeurs.

En tout cas, pour Bilomba, tout est en ordre. Selon lui, une enveloppe de 14 millions de dollars américains a été disponibilisé pour – tenez-vous bien – la construction de quatre complexes scolaires à Mbuji-Mayi et deux autres à Mupompa, un territoire de la province du Kasaï Oriental.

Le drame est que, dans son itinérance, le Président de la République n’y a vu que du noir. Pas grand-chose sur le terrain. Autrement dit, 14 millions Usd sont passés en fumée, sans qu’on sache exactement ce qui en a été fait.

A l’UDPS, le parti présidentiel, on est prêt à exiger des comptes à tous ceux qui ont été associés à ce projet, avec, en tête de peloton, l’homme aux 50 notes techniques, Marcellin Bilomba.

Jean-Marc Kabund, président a.i. et 1er vice-président de l’Assemblée nationale, n’a pas tardé à réagir sur son compte twitter, prenant la défense de Ngoy Kasanji. « L’honorable NGOKAS qui n’a fait que son travail de contrôleur de l’action de l’exécutif mérite mieux que des insultes. Au nom de l’UDPS et au mien propre, je tiens à lui présenter des excuses et prie à la justice de se saisir de la dénonciation pour établir des responsabilités ».

Au-delà de ce scandale, il y a bien des questions qui se posent. Depuis quand le cabinet du Chef de l’Etat se substitue au Gouvernement pour gérer directement des projets ? Le cabinet du Chef de l’Etat est-il finalement devenu ce gouvernement parallèle pour contrer les actions du Premier ministre Sama Lukonde Kyenge ?

Dans ces conditions, on comprend aisément l’absence de coordination et de pilotage de l’action gouvernementale. Le désordre est tel qu’on ne sait plus comment est régie la marche de l’Etat. Bref, le pays marche à reculons.

Econews