Pré-COP27 à Yangambi : présence remarquée du Premier ministre pour marquer tout le soutien du Gouvernement

C’est parti avec la tenue dans la cité de Yangambi, en territoire d’Isangi (province de la Tshopo) des travaux scientifiques de la Pré-COP27. Pour la République Démocratique du Congo, qui revendique son statut de « Pays-solution » dans la lutte contre le changement climatique, c’est l’occasion d’affirmer sa place dans le combat mondial contre ce fléau planétaire.

C’est dans la cité historique de Yangambi, au cœur de la grande forêt équatoriale, que le Gouvernement de la RDC a invité les scientifiques de tous bords, venus de quatre coins du monde, pour parler changement climatique.

A Kinshasa, le dossier est suivi de très près. Et pour marquer la forte implication du Gouvernement à cette activité, lePremier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a fait le déplacement de Yangambi en présidant, le lundi 5 septembre 2022, le lancement des activités de Pré-COP27. Une façon pour la RDC, « Pays-solution », de s’inscrire déjà dans la dynamique de la 27ème Convention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique (COP27). La Conférence de Charm el-Cheikh de 2022 sur les changements climatiques, dite COP 27, est une conférence internationale de l’Organisation des Nations-Unies, prévue du 7 au 18 novembre 2022 à Charm el-Cheikh en bord de Mer rouge, en Égypte.

En RDC, les assises de Pré-COP27, parrainées par le Gouvernement à travers la vice-Primature de l’Environnement et Développement durable, réunissent, du 5 au 7 septembre à Yangambi, plusieurs scientifiques internationaux et nationaux. Ces derniers réfléchissent sur la manière de gérer rationnellement et durablement les importantes ressources naturelles dont regorge la République démocratique du Congo en tant que « Pays-solution » dans la lutte contre le changement climatique, et de promouvoir une économie verte, résiliente et à faible émission de carbone. 

La vision de la RDC

Dans son discours d’ouverture des travaux, le Chef du gouvernement est revenu sur la vision de la RDC en matière de lutte contre le changement climatique.

 « Le changement climatique est aujourd’hui le phénomène au centre des enjeux économiques, politiques et environnementaux à cause duquel les États sont appelés à poser des actions concrètes en vue d’éviter le cataclysme climatique planétaire. Face à la triple crise planétaire, changement climatique, pertes de la biodiversité et pollution, la République démocratique du Congo se présente désormais comme Pays solution. La vision de la République Démocratique du Congo en matière de lutte contre les changements climatiques est de promouvoir une économie verte, résiliente et à faible émission de carbone, en gérant rationnellement et durablement ses importantes ressources naturelles, afin de garantir l’équilibre écologique et le bien-être social, économique, culturel et environnemental de sa population. Il s’est donc avéré crucial de rassembler les scientifiques spécialisés dans les questions des forêts, ressources en eau, changements climatiques, finances climatiques et des disciplines connexes », a souligné le Premier ministre Sama Lukonde.

De l’avis du chef du Gouvernement, les réflexions des scientifiques, conviés à ces trois jours d’échanges, ne se limiteront pas qu’au Bassin du Congo, mais s’étendront également aux autres bassins tropicaux de la planète notamment les bassins de l’Amazonie et de l’Indonésie, lesquels rendent les mêmes services écosystémiques à l’humanité, étant souvent confrontés à des problèmes similaires de protection et de préservation.

Le Premier ministre s’est dit, par ailleurs, satisfait de la tenue d’un tel forum international des scientifiques sur les forêts du bassin du Congo et d’autres bassins tropicaux de la planète face aux changements climatiques, forum qui se tient sous le haut patronage du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Il a émis le souhait qu’au sortir de ce forum international, les options pratiques, politiques et scientifiques innovantes seront proposées en vue de renforcer la conservation et la sauvegarde de ces écosystèmes dans le but de garantir le développement socioéconomique pour les populations du Bassin du Congo qui, en tant que premiers gardiens de ces forêts, et de sa biodiversité, doivent en être les premiers bénéficiaires.

Juste après avoir lancé les travaux de la Pré-Cop 27, le cortège du Premier ministre a pris la direction du site Congoflux à 13 kilomètres de Yangambi, où le chef du Gouvernement est allé visiter la tour à flux. Et, pour immortaliser cette journée scientifique sur le changement climatique, le Premier Ministre a planté un arbre de « Pricopsis elata », autrement dit Afromozia, dans le site de la tour à flux.

Les attentes de la Société civile

Très impliquée dans le combat mondial contre le changement climatique, la Société civile environnementale pense que cette réunion sera une occasion de montrer au monde entier en quoi la RDC est le « Pays-solution » à la crise climatique planétaire et qu’elle mérite une compensation.

« A notre niveau, nous avons pensé que c’est une très belle initiative pour la RDC en tant que  pays-solution. Nous occupons aujourd’hui  des forêts primaires et d’autres valeurs. A ce jour, c’est le bassin du Congo notamment les forêts de la RDC qui restent l’espoir de l’humanité en termes de puits de carbone», avait déclaré, à ce propos, Josué Aruna, président de la SOCEARUCO, opérant dans la province du Sud Kivu.

Les acteurs de la Société civile ont demandé, par ailleurs, l’implication de  toutes les parties prenantes, y compris les communautés locales et peuples autochtones pour la réussite de ces travaux.

« Ces assises ont une portée qui va essayer de réveiller la conscience collective. À partir du niveau communautaire jusqu’au niveau des décideurs politiques. Que tous, nous ayons l’intérêt de protéger d’abord nos forêts. C’est le moment ou jamais que la RD Congo doit prendre sa place de pays-solution», clame tout haut la Société civile œuvrant dans le secteur de l’environnement

Le choix de Yangambi, pour abriter ces travaux, se justifie notamment par la présence, dans cette localité du territoire d’Isangi, d’un important Institut national pour la recherche agronomique (INERA), réservoir d’une importante biodiversité mondialement reconnue.

La localité de Yangambi est située sur la rive droite du fleuve Congo, à 100 kilomètres à l’Ouest de la ville de Kisangani. Les 235.000 hectares de forêt autour de Yangambi ont été déclarés « Réserve de biosphère » en 1976, dans le cadre du Programme sur l’homme et la biosphère (MAB) de l’UNESCO.

Econews