Pas de délocalisation du procès François Beya : première victoire de la défense

Dans le procès qui met en cause devant la Haute Cour militaire François Beya, ancien conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité, sa défense a remporté une première victoire en s’opposant à la délocalisation du procès vers le Palais de Justice. C’est à la prison centrale de Makala que la Haute Cour militaire continue à instruire ce procès, loin des regards du grand public.
Le procès François Beya ne sera plus délocalisé. C’est à la Prison centrale de Makala que la Haute Cour militaire va continuer l’instruction de cette affaire qui met en cause l’ancien conseiller spécial du Président de la République en matière de sécurité.
Compté parmi les principaix maillons de la chaine qui ont travaillé pour l’alternance démocratique de janvier 2019, François Beya, surnommé « Fantômas » dans les milieux des Renseignements, doit prouver son innocence dans les graves accusations portées contre lui, notamment de tentative de déstabilisation des institutions démocratiques et d’atteinte à la sûreté de l’Etat.
Un ministère public évasif
Après le refus de François Beya et ses coaccusés de comparaitre au Palais de justice où la Haute cour militaire voulait déplacer les audiences du procès, l’audience de vendredi 1er juillet s’est bel et bien déroulée à huis clos à la prison centrale de Makala, rapporte le site d’infos en ligne scooprdc.net.
Selon les sources de Scooprdc.net, l’instruction au fond de ce dossier a commencé avec le colonel Cikapa, chargé de relations publiques au Conseil national de sécurité (CNS) sur la prévention de complot d’un coup d’Etat. Il y a eu questions de la Cour, du ministère public et les réponses du prévenu, suivies des commentaires de ses avocats.
Comme pièce maîtresse de l’accusation, c’est un colis contenant trois tenues apparentées à la tenue militaire, un casque et un T-shirt, tous de marque chinoise qui, d’après les sources du média en ligne, n’ont rien à avoir avec la tenue des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) car visiblement des tenues vestimentaires achetables dans le commerce partout dans la ville.
Le ministère public a eu maille, soutiennent les sources de scooprdc.net, à démontrer qu’il s’agit des tenues FARDC étant donné que ces tenues par lui présentées ne sont identifiées à aucune unité de l’armée. Ce qui a poussé les avocats du prévenu d’exiger de la Cour l’apport des experts de l’Armée.
Aussi, un grand doute persiste sur l’appartenance de ce colis au prévenu Cikapa. En effet, l’interception de ce fameux colis à l’aéroport international de Ndjili en septembre 2020, destiné au colonel Cikapa, a fait que ce dernier soit interpellé à la Direction de renseignements militaires, ex-DEMIAP, et maintenu en détention pendant un mois avant d’être relâché. Mais seulement, ce fameux colis ne lui avait jamais été présenté et qu’aucun procès-verbal de sa saisie n’existe.
Par contre, le prévenu Cikapa n’a vu l’existence de ce colis corrélé avec un coup d’Etat, que le vendredi 1er juillet 2022, jour de l’instruction de son dossier, près de deux ans après sa prétendue saisie. Au lieu de cinq tenues comme la citation à prévenu l’a indiqué, c’est plutôt trois tenues exhibées par le Ministère public. Il y a également différence entre le pesage du colis contenu dans la citation à prévenu et celui présenté à la Cour.
Avec tous ses doutes profonds sur ces tenues dont on fait la corrélation avec le coup d’Etat, le colonel Cikapa a mis la Cour au défi de prouver que ce colis sans PV de saisie, prétendument intercepté en septembre 2020, jamais lui présenté et qu’il n’a vu que le 1er juillet 2022 devant elle, lui appartient.
Quant à la liste de ses témoins demandée par la Cour, ses avocats l’ont fournie séance tenante. Une dizaine de personnalités dont l’Administrateur général de l’Agence nationale de renseignements (ANR) et le Directeur général de la Direction générale de migrations (DGM) la constitue.

Econews avec scooprdc.net