Présence présumée des policiers rwandais sur le sol congolais

Le porte-parole de la PNC tranche : «le commissaire général de la Police est incompétent pour engager le pays»

Contrairement aux rumeurs qui font état d’une présumée présence des policiers rwandais en République Démocratique du Congo, sur la base d’un accord de coopération signé à Kigali (Rwanda) entre le chef de la Police nationale congolaise (PNC), le commissaire général Hamuli Bahigwa, et son homologue rwandais, lundi devant la presse, le porte-parole de la PNC, le commissaire supérieur principal, Pierrot Mwanamputu, s’est voulu tranchant : «Le commissaire général est incompétent pour engager le pays dans un tel accord ».

Une façon pour le porte-parole de la PNC de balayer toute rumeur faisant état d’un déploiement des unités de la police rwandaise (Rwanda national police) dans la partie Est de la République Démocratique du Congo, principalement à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

Il n’y a aucune présence policière rwandaise à Goma dans la province du Nord-Kivu. Pour sécuriser la population, des policiers congolais y ont été déployés et contrôlent la situation. Le porte-parole du Gouvernement congolais, Patrick Muyaya, le porte-parole militaire le général d’armée Richard Kasonga, et celui de la Police nationale congolaise (PNC), Pierrot Mwanamputu, l’ont fait savoir au cours d’un point de presse lundi 20 décembre dernier, renseigne la cellule de communication du porte-parole du Gouvernement.

Ils ont saisi cette opportunité pour évoquer les incidents malheureux survenus à Goma suite à la journée «ville morte» décrétée par deux mouvements citoyens (Lucha et Veranda Lisanga); déplorer les bavures policières qui ont endeuillé quelques familles et faire le point sur les actions ciblées et concertées entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et l’armée ougandaise, signale la source.

Eclairer la religion de l’opinion

Le ministre Muyaya a apporté l’éclairage sur ce qui a été mal interprété par les Gomatraciens avec la présence du chef de la police congolaise au Rwanda. «Il n’a jamais été question que les éléments de la police du Rwanda viennent assurer la sécurité en RDC», a-t-il indiqué. Avant de signaler que le bâton de commandement des chefs de police de la région d’Afrique de l’Est revenant actuellement à la RDC, il était du devoir du commissaire général Hamuli Bahigwa de visiter les pays limitrophes membres de cette association dont le Rwanda. «Donc, il est tout à fait normal que les deux polices puissent être en mesure de communiquer de manière régulière», a ajouté le porte-parole du Gouvernement congolais. Tout en faisant remarquer qu’au sujet de la criminalité transfrontalière, «il y avait un besoin de mettre en place des mécanismes et cadre pour un bon travail dans le cadre de la frontière RDC-Rwanda ».

Le ministre Muyaya n’a pas manqué de revenir sur les bavures policières commises à Kinshasa, notamment l’humiliation de l’ex gouverneur de la province du Kongo Central, Atou Matubuana, la mort du cameraman d’Antenne A et celle d’Olivier Mpunga, 32 ans, dans les locaux des services spéciaux de la Police nationale des suites de la torture et ce qui est arrivé au ministre des ITPR, Alexis Gisaro.

Journée ville morte à Goma : un bilan macabre

S’agissant des incidents survenus à Goma et qui ont occasionné mort d’hommes lors de la journée ville-morte, le porte-parole de la PNC, Pierrot Mwanamputu, a éclairé l’opinion sur la situation. Il a dit que les manifestants se sont attaqués au symbole du pouvoir et détruit quelques édifices par la volonté de deux mouvements citoyens à la base de cette journée-ville morte.

D’après lui, le bilan évolutif partiel fait état de quatre personnes tuées dont un commissaire de police, un conducteur de moto, un bébé et un homme non encore identifié. Il faut souligner aussi que trois armes AK de la police ont été emportées par des inciviques; dix-sept blessés dont un par balle et quatre par armes blanches; douze civils blessés et onze personnes interpellées.

Pour sa part, le général Kasonga a rappelé des mesures d’application de l’état de siège prévues quand un citoyen pose des actions qui empiètent sur la sécurité. Tel que cela a été le cas lundi dernier à Goma dans le Nord-Kivu, une province sous état de siège.

Revenant sur l’évolution militaire de deux armées ougandaise et congolaise, il a souligné que des travaux ont été engagés sur certains axes routiers pour faciliter le mouvement. Ils ont bombardé des cibles bien précis et capturé trente-cinq rebelles ougandais de l’ADF.

Econews