Une justice en métastase

La justice congolaise, » malade », selon le constat du Président de la République, Félix Tshisekedi, a encore donné la preuve du cancer qui le ronge, au regard du verdict qu’elle a rendu jeudi dans l’affaire Chérubin Okende.

Plus de sept mois après le décès de cet ancien ministre des Transports, très proche de l’opposant Moïse Katumbi, l’ancien élu national de Kinshasa/Lukunga a été retrouvé mort en juillet 2023 dans son véhicule, ceinture de sécurité attachée sur son corps inerte.

Comment a-t-il donc pu se donner la mort dans ces conditions ? En tout cas, le mystère est entier. Et jeudi devant la presse, le procureur général près la Cour de cassation a menacé quiconque irait à l’encontre du verdict rendu par ses services. De quoi se reproche-t-il donc ? Nul ne le sait.

Le plus évident est qu’à ce stade, la justice est convaincue que Chérubin Okende s’est donné la mort par suicide. Bref, circulez ! Rien à signaler.

Il semble y avoir des questions persistantes autour du verdict rendu par la justice congolaise dans l’affaire Chérubin Okende. La famille de l’ancien ministre des Transports décédé et une partie de l’opinion publique remettent en cause la conclusion selon laquelle il se serait suicidé. La justice belge a même été saisie pour enquêter sur cette affaire. Il est clair que cette affaire soulève des interrogations et des doutes sur le système judiciaire en République Démocratique du Congo.

Le verdict de la Cour de cassation corrobore l’inquiétante déclaration du Chef de l’Etat qui, loin d’élever la nation, la rabaisse de la plus vile manière. En sept mois, la justice congolaise n’a donc apporté aucun élément nouveau sur cette affaire.

Un analyste indépendant pense que l’affaire Okende est une écharde sous la peau du Président de la République, le magistrat suprême.

« Le Président de la république ayant clamé haut et fort ne pas être derrière cet acte doit être à la tête de ceux qui mèneront le combat d’exiger toute la lumière contre ceux qui se protègent et qui doivent être sanctionnés. Sinon, c’est un assassinat politique dont il sera tenu responsable politiquement », pense-t-il.

S’il est le premier à avoir dénoncé cette justice « malade », n’est-ce pas une belle occasion de démontrer qu’il est prêt à stopper le développement avant qu’il n’atteigne la phase critique de métastase. Peut-être qu’on y est déjà…

Econews