Démantèlement au Sud-Kivu d’un réseau de trafic illicite de matières précieuses : Tshisekedi intensifie la traque

Un réseau de trafiquants des matières précieuses vient d’être démantelé dans la province du Sud-Kivu. Les ramifications de ce réseau sont telles que ses membres se recrutent autant dans les services publics que dans l’armée et la police, avec une nette complicité des expatriés. Emmenés à Kinshasa à partir de la ville de Bukavu, les membres de ce réseau ont été présentés au public vendredi à l’EMRM (Etat-major de renseignements militaires, ex-DEMIAP), en présence des membres du Gouvernement, principalement le ministre d’Etat en charge de la Justice, le ministre des Finances et celui des Mines. Pour intensifier la traque, le Président de la République a appelé vendredi le ministre d’Etat en charge de la Justice et le ministre des Finances à «s’entourer des compétences de la Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF), de l’Inspection générale des finances (IGF) et de la Commission nationale de lutte contre la fraude minière pour joindre leurs expertises avérées dans cette lutte».
Les Renseignements militaires ont réussi un coup de filet en démantelant à partir de la province du Sud-Kivu un réseau des trafiquants des matières précieuses. Ces criminels économiques, qui alimentent un vaste réseau de bradage et de commerce des matières précieuses, ont été arrêtés en possession de quatre coffres-forts non encore ouverts, dont un se trouve déjà à Kinshasa, alors que les trois autres sont en cours de rapatriement dans la capitale, selon des informations obtenues de l’EMRM, citant le général-major Sylvain Ekenge, commandant du Service de communication et d’information des forces armées ( SCIFA).
Les mêmes sources rapportent que la saisie a également porté sur quinze ordinateurs portables, quatre téléphones, des fours, des balances, des moules, 26,120 kg d’or, 400.000 dollars américains, 6.0568.000 FC, 125.900 Francs rwandais, 4.560 roupies (monnaie indienne) et 1.000 shillings ougandais.
Vendredi au QG de l’EMRM, les membres de ce réseau, qui regroupe aussi bien des expatriés que des Congolais ouvrant dans certains services de l’Etat tels que l’ANR, la DGM, le gouvernorat de la province, la Police et l’Armée, ont été présentés au public, en présence de certains membres du Gouvernement, dont le ministre d’Etat en charge de la Justice, le ministre de la Justice et celui des Mines. Des officiels supérieurs des Forces armées de la RDC ont été également pris part à cette cérémonie.
Prenant la parole pour la circonstance, Mme la ministre d’Etat en charge de la Justice, Rose Mutombo, a jeté des fleurs aux Renseignements militaires, mettant en garde « tout celui qui va continuer à soutenir les criminels économiques sera sanctionné ». Ces arrestations devaient, selon elle, servir de « leçon à ceux qui commettent les crimes économiques dans notre pays ».
Pour sa part, Mme la ministre des Mines, Antoinette N’Samba est revenu sur le combat que mène le Gouvernement pour garantir la transparence dans l’exploitation des ressources naturelles de la République Démocratique du Congo.
«Le Chef de l’État a la vision de faire bénéficier au peuple congolais les ressources minérales du pays (…) Nous lançons un message à tous les opérateurs miniers à se ranger sur le bon côté de la loi », a lancé Mme la ministre des Mines. Avant que son collègue des Finances n’enfonce le clou en insistant sur le strict respect de la loi.
«Il s’agit d’une grande lutte contre cette guerre économique qui alimente la guerre à l’Est du pays. A tous ceux qui ont choisi la RDC comme terre de travail, nous leur demandons d’être du bon côté de l’histoire, celle qui s’écrit maintenant », a rappelé le ministre Nicolas Kazadi.

Intensifier la traque
Consacrant, vendredi en Conseil des ministres, une partie de sa communication à la situation qui prévaut dans la province du Sud-Kivu, le Président de la République a salué l’interpellation, à la suite d’une opération d’envergure menée dans la province du Sud-Kivu, d’un réseau de trafiquants d’or parmi lesquels se comptent des haut-fonctionnaires de l’Etat affectés dans différents services opérant aux frontières et des opérateurs économiques étrangers avec la complicité des pays frontaliers, siège de leur domiciliation, principalement au Rwanda.
En effet, les premiers résultats des perquisitions ont mis en exergue des quantités importantes d’or, et de fortes sommes d’argent en différentes monnaies étrangères.
Quoique les enquêtes sur le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ainsi que sur l’exploitation et l’exportation illégales de l’or dans la province du Sud-Kivu se poursuivent, le Président de la République a tenu à condamner le rôle néfaste que jouent les dépositaires des prérogatives de la puissance publique dans la pérennisation de la guerre à l’Est lorsqu’ils abusent de leur position.
En vue de mener efficacement cette lutte contre le trafic d’or, la ministre des Mines a été chargée de mener activement une campagne de communication sur la détermination du Gouvernement dans la lutte contre le trafic d’or et les risques encourus par tout individu, service administratif ou institution qui se livre à cette trahison de la Nation.
Quant à la Ministre d’Etat en charge de la Justice et au ministre des Finances, ils ont été appelés à s’entourer des compétences de la Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF), de l’Inspection générale des finances (IGF) et de la Commission nationale de lutte contre la fraude minière pour joindre leurs expertises avérées dans cette lutte.
Par ailleurs, le Président de la République en a appelé à la vigilance collective de la population pour lutter contre ce fléau.

Econews