Dossier Matata : privé injustement de liberté, la Jeunesse de l’ECC demande une « implication personnelle » du Chef de l’État

Sénateur de son état, Matata Ponyo Mapon est toujours privé de sa liberté de mouvement. Il ne peut donc pas quitter Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, selon le vœu du Procureur général près la Cour constitutionnelle qui a décide de passer outre le dernier arrêt de la Cour constitutionnelle qui s’était pourtant déclaré « incompétente » de juger l’ancien Premier ministre Matata Ponyo dans l’affaire Bukanga-Lonzo.

Bien avant, le même Parquet général près la Cour constitutionnelle avait dû surseoir l’instruction d’un autre dossier visant l’ancien Premier ministre en rapport avec l’indemnisation des anciens propriétaires des biens zaïrianisés, prononçant un « non-lieu » en raison de l’insuffisance des preuves.

Malgré toutes ces évidences qui disculpent totalement le sénateur Matata, il reste cependant priver jusqu’à ce jour, pour des raisons connues du seul Procureur général près la Cour constitutionnelle, de la liberté de quitter Kinshasa ou de voyager au-delà des frontières de la RDC.

Tout récemment, il a été interdit d’embarquer sur un vol Congo Airways à destination de Lubumbashi pour assister aux obsèques de sa jeune sœur. Les agents de la DGM (Direction générale de migration) ont alors fait état – sans autre précision – d’un ordre venu « d’en haut », interdisant au sénateur, qui jouit pleinement de ses immunités parlementaires, de quitter la ville. Chose invraisemblable dans un Etat, qui se dit de droit.

Prisonnier politique à ciel ouvert, le cas Matata a fini par alerter les milieux des églises.

Réunie, le samedi 12 mars 2022, dans la salle Marini de la cathédrale du Centenaire, le Congrès de la jeunesse de l’Église du Christ au Congo (ECC) a appelé le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à « s’impliquer personnellement » sur le dossier du sénateur Matata Ponyo qui subit « une injustice judiciaire, malgré l’arrêt de la cour constitutionnelle qui s’est déclaré incompétente à le juger ».

La déclaration a été faite à la clôture du Congrès de la Jeunesse de l’Eglise du Christ au Congo, en présente du président national de l’ECC, Rév. Dr André-Gédéon Bokundoa-Bo-Likabe.

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Sur son compte twitter, Matata Ponyo Mapon a salué ce geste de réconfort de l’ECC : « Je remercie les jeunes de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) de la RDC qui ont dénoncé, à l’issue de leur Congrès, l’injustice que je subis depuis près de 11 mois de la part des institutions de la RDC et qui ont demandé au Président Tshisekedi d’intervenir pour y mettre fin ».

Pour rappel, la Jeunesse de l’ECC s’était réunie pour, entre autres, examiner la situation du pays et de l’église. Ouvert le 5 mars 2022 pour se clôturer le 12 mars, ce Congrès de la Jeunesse de l’ECC s’est attelé à renforcer les capacités des leaders des jeunes protestants en vue de les permettre de réfléchir et de prendre des décisions capables de contribuer non seulement à l’unité de l’Église et la cohésion nationale, mais également à leur développement.

Pour cette édition 2022, le Congrès a été organisé autour du thème « Que tous soient un », selon l’évangile de Jean 17:21.

« C’est une occasion d’interpeller, non seulement tous les membres de l’Eglise du Christ au Congo, mais aussi la classe politico-sociale et économique de notre pays de se mettre dans la dynamique des valeurs qui promeuvent l’unité de notre pays. Sans l’unité dans ce pays, nous ne pouvons pas espérer la paix, encore moins le développement », avait indiqué, à l’ouverture, le président de la Fédération nationale de la jeunesse protestante (FNJP), Me Willy Masaka Tshiteya.

Le Congrès a réuni 233 responsables nationaux et provinciaux des jeunes de 95 communautés, membres de l’Église du Christ au Congo, venus de toutes les 26 provinces de la RDC.

Econews