Enfin, le 6 avril kimbanguiste !

C’est désormais chose faite. Les Kimbanguistes de la RDC et d’ailleurs ont finalement, leur jour férié tant réclamé. L’ordonnance présidentielle l’instituant ayant été promulguée une semaine plus tôt. Le 6 avril de chaque année sera désormais chômé et payé en mémoire du prophète Simon Kimbangu dans sa lutte pour l’éveil de la «conscience africaine». C’est en fait la matérialisation de la promesse faite par le président de la République, Félix Tshisekedi, le 6 avril 2021 à Nkamba-Jérusalem dans l’euphorie des commémorations du 100ème anniversaire d’existence de l’église kimbanguiste.
En fait du 100èmme anniversaire, cette année-làmarquait en réalité la condamnation du prophète à la peine capitale par un tribunal colonial à Thysville, l’actuelle Mbanza-Ngungu dans le Kongo Central, le 6 avril 1921. L’église en soi ne sera fondée qu’à la fin des années 50 à la veille de l’indépendance. Et le nom de Joseph Diange-nda, troisième et fils cadet de Simon Kimbangu, en sera le premier représentant légal. Son nom reste indissociable de cette confession religieuse aux racines congolaises, à l’instar des Mat-suistes du Congo-Brazzaville ou des Harristes en Afrique de l’Ouest.
Au fil des ans, le kimbanguisme a projeté ses tentacules sur les cinq continents. La Mecque de Nkamba est même devenue la destination obligée des politiques congolais de tous bords qui y courent à la recherche de la bénédiction du chef spirituel des kimbanguistes, l’incarnation vivante du prophète et à l’ombre du Mausolée où repose la dépouille de Simon Kim-bangu dont la légende rapporte que son corps n’a subi aucune altération, et ce, depuis sa mort terrestre en 1951 à Elisabethville (Lubumbashi) où il avait été envoyé pour purger sa peine.
Parce que le clergé kimbanguiste exerce une indéniable influence sur les régimes successifs à Kinshasa, à l’exception du gouvernement révolutionnaire de Laurent-Désiré Kabila (1997-2001). Pour preuve, le président de la CENI est issu, dit-on, de l’église kimbanguiste.
Il n’empêche que les descendants en lignée directe du prophète sont plus divisés que jamais. Deux ailes se sont formées depuis plus de 20 ans et tous les efforts de médiation en vue d’une réconciliation sont restés vains. Une intransigeance des uns et des autres qui jette une ombre sur la mémoire du prophète. Pire, ceux de l’aile «dissidente» seraient même interdits de poser leur pied sur la terre «sainte» de Nkamba, étant réduits à enterrer leurs morts «en exil» dans le territoire de Kasangulu.
De quoi faire retourner le prophète dans son Mausolée.

Econews