Grève à l’EPST : les violons semblent s’accorder entre Tony Mwaba et les syndicalistes

« Les enseignants sont méfiants à cause des multiples  engagements non respectés  du  gouvernement », dixit Tony Mwaba, ministre  de l’Enseignement primaire, Secondaire et Technique (EPST). Pour le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, archevêque métropolitain de Kinshasa, «la grève des enseignants n’a rien à voir avec l’Église catholique au Congo. Il s’agit  plutôt   d’un conflit de travail entre un employeur qu’est l’État et ses employés qui sont les enseignants ». A l’analyse de ces propos, le  constat qui  se dégage  est  que la  responsabilité  de la grève que l’on observe actuellement dans quelques écoles conventionnées catholiques est  imputée au gouvernement. Les enseignants se disent d’ailleurs  floués, depuis la non application de l’accord de Mbudi, d’une part, et, d’autre part, celui de Bibwa à l’issue duquel  il a été  décidé d’ajouter sur leur salaire 40.000 Fc ne représentant qu’une goutte  dans l’eau. Ils souhaitent voir le gouvernement et le banc syndical  de l’EPST faire  diligence dans les négociations en cours pour leur permettre  d’encadrer les  enfants dans des  bonnes conditions.         

Au cours d’une rencontre, lundi 11 octobre 2021 avec plusieurs  structures syndicales de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique sur la grève des enseignants des écoles pour la plupart  du réseau catholique, le ministre Tony Mwaba a reconnu que  les enseignants sont méfiants  à cause  des multiples  engagements non respectés du gouvernement.

Il attend donc de ce  dernier un résultat  palpable  devant impacter sur la vie des enseignants.

S’exprimant jeudi dernier sur le refus des enseignants de quelques écoles conventionnées catholiques de reprendre les  activités depuis la rentrée scolaire  le 4 octobre  dernier, le Cardinal  Fridolin Ambongo a pratiquement  abondé  dans le  même  sens  que le ministre Tony Mwaba en soulignant que la grève  des enseignants n’a rien à voir avec l’Eglise catholique au Congo.

«C’est plutôt  un conflit de travail entre un employeur  qu’est l’Etat, et ses employés qui sont  les  enseignants ».

Pour rappel, l’année  scolaire 2021-2022 a démarré le 4 octobre 2021. Les enseignants de plusieurs écoles conventionnées catholiques n’ont pas été au rendez-vous, exigeant l’amélioration de leurs conditions sociales

Tout en reconnaissant  que la grève  est  un droit,  le ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique estime qu’arrêter le travail au moment où le gouvernement et le banc syndical sont en négociation est illégal. «Je n’ai pas reçu un cahier des  charges des Catholiques, mais  plutôt celui de l’Intersyndicale de l’EPST. S’il y a un mouvement de revendications qui doit aboutir à la grève, cela doit passer par la voie autorisée qu’est l’intersyndicale. Avant de décider l’arrêt de travail, il y a toute une procédure à suivre. Dans  le cas contraire, tout mouvement dans ce sens est illégal », a déclaré Tony  Mwaba.

Les observateurs trouvent quelque peu  incohérents les propos du ministre Tony Mwaba. Car, il doit certainement être informé des revendications du Synecat (Syndicat national des enseignants des écoles conventionnées catholiques) qui sont les mêmes avec celles des autres structures syndicales.

Le souhait  est plutôt  de  voir la commission paritaire gouvernement et banc syndical accélérer les négociations afin que les élèves bénéficient d’un bon enseignement. 

Véron Kongo