Mise à jour économique de la RDC : La Banque mondiale appelle à la promotion de «l’inclusion numérique pour une croissance équitable»

Le vendredi 7 octobre 2022, le directeur des opérations de la Banque mondiale pour la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Sao Tome et le Burundi a officiellement remis le rapport de la 7ème édition de «Mise à jour économique» au ministre des Finances, Nicolas Kazadi, lors d’une rencontre organisée au Fleuve Hôtel Congo. Dans sa «Mise à jour», la Banque mondiale appelle le Gouvernement de la RDC à renforcer «l’inclusion numérique pour une croissance équitable».

La Banque Mondiale (BM), à travers son équipe du département macro-économique, commerce et Investissement, a publié son rapport «Mise à jour économique, 7ème édition» sur le suivi de la situation économique et financière de la République Démocratique du Congo (RDC) qui est à sa septième édition.

Cette édition de «Mise à jour économique pour la RDC» souligne la résilience économique du pays face aux chocs négatifs induits par la pandémie du COVID-19 et les vents contraires les plus récents de la guerre en Ukraine. Après un ralentissement de la croissance à 1,7% en 2020, l’activité économique a fortement progressé en 2021 : la croissance d’abord estimée à 5,7%, puis revue à la hausse à 6,2%, a bénéficié notamment de la performance du secteur minier, mais aussi des secteurs non miniers (avec l’assouplissement des restrictions du COVID).

Globalement, malgré le fait que la pandémie ait exacerbé la vulnérabilité économique qui prévaut en RDC, elle a néanmoins propulsé l’utilisation de la technologie numérique. Ainsi, l’économie de la RDC a fait preuve d’une plus grande résilience comparée à d’autres pays d’Afrique subsaharienne grâce à la performance de ses secteurs miniers et des télécommunications.

De l’avis de la Banque mondiale, les indicateurs clés de l’économie numérique en RDC sont parmi les plus faibles par rapport à ses pairs africains et le pays est confronté à d’importantes disparités géographiques et socio-économiques en matière d’accès à la téléphonie mobile et à l’internet.

Le rapport souligne les conséquences économiques et sociales mitigées de la guerre en Ukraine, avec des effets modérés sur la balance des paiements, mais potentiellement plus prononcés sur l’inflation et le bien-être des ménages. Malgré les efforts déployés pour contenir l’inflation, qui reste modérée, et en dépit d’une croissance économique robuste, la réduction de la pauvreté n’a pas été au rendez-vous.

Selon la «Mise à jour économique de la RDC : Inclusion numérique pour une croissance équitable », le développement numérique est essentiel pour réduire la pauvreté et favoriser une croissance inclusive. Si la pandémie a stimulé la transformation numérique, elle a également mis en évidence l’ampleur de la fracture numérique. Les indicateurs clés de l’économie numérique en RDC sont parmi les plus faibles par rapport à ses pairs et le pays est confronté à d’importantes disparités géographiques et socio-économiques en matière d’accès à la téléphonie mobile et à l’internet. Le renforcement de la connectivité numérique en RDC stimulerait considérablement la croissance du PIB et la création d’emplois : un accroissement du taux de pénétration du haut débit de 10 % pourrait entraîner une croissance supplémentaire du PIB d’environ 2,5% et générer près de 700.000 emplois.

«Dans un contexte de chocs et des conflits internationaux et locaux récurrents, la RDC doit plus que jamais accélérer son développement numérique afin de booster la productivité, la transparence, et une croissance diversifiée et inclusive», a déclaré Albert Zeufack, directeur opérations de la Banque mondiale pour la RDC, l’Angola, le Sao Tome et le Burundi.

Accélérer les réformes

Le rapport reconnaît les progrès réalisés par le Gouvernement pour libéraliser le secteur des télécommunications avec la publication de la nouvelle loi sur les télécommunications qui offre un cadre réglementaire moderne et met l’accent sur l’accès universel comme l’un de ses objectifs clés. Cela signale à quel point le gouvernement est investi dans la réforme du secteur et sert de catalyseur pour attirer les investisseurs dans le secteur. L’étude s’appuie sur la percée critique de cette nouvelle loi sur les télécommunications pour améliorer la connectivité et l’accessibilité financière et réduire la fracture numérique, tout en exposant les défis qui subsistent.

Le renforcement de la connectivité numérique en RDC stimulerait considérablement la croissance du PIB et la création d’emplois : un accroissement du taux de pénétration du haut débit de 10% pourrait entraîner une croissance supplémentaire du PIB d’environ 2,5% et générer près de 700.000 emplois.

Plusieurs voies sont explorées pour développer l’économie numérique afin d’aboutir à une croissance inclusive en RDC, avec une liste des actions spécifiques nécessaires pour y arriver. Parmi tant d’autres, trois recommandations prioritaires sont faites au gouvernement pour atteindre cet objectif : mettre en œuvre la législation secondaire nécessaire à l’opérationnalisation de la nouvelle loi; développer la dorsale nationale en fibre optique en mobilisant des investissements du secteur privé et encourager la participation du secteur privé à travers des partenariats public-privé (PPP) et des réformes fiscales et parafiscales pour simplifier la fiscalité dans l’ensemble de l’économie.

Tighana Masiala

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