Muyaya renvoie dos-à-dos Noël Tshiani et Christian Mwando : « On ne peut pas répondre à une loi, dite discriminatoire, par un discours ségrégationniste »

Depuis son Tanganyika natal, Christian Mwando Nsimba Kabulo, député national, élu de Moba, haut cadre d’Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, a proféré de sérieuses menaces en rapport avec la loi, dite Tshiani, qui veut verrouiller la fonction présidentielle. Devant des jeunes réunis à Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika, Christian a laissé entendre que « si la candidature de Katumbi ne passe pas, le ciseau va passer au Katanga ». Autrement dit, l’ex-Katanga pourrait déclarer la sécession. En effet, dans les rangs  d’Ensemble pour la République, on considère que la loi Tshiani vise spécifiquement à écarter Katumbi de la prochaine course présidentielle. Lundi, devant la presse conviée au traditionnel briefing, Patrick Muyaya, porte-parole du Gouvernement, a tenu à dissiper certains malentendus, renvoyant dos-à-dos Noël Tshiani et Christian Mwando.

Si dans l’opinion publique, la proposition de « loi Tshiani », qui attend réserver la fonction présidentielle aux seuls Congolais nés de père et de mère d’origine, fait l’objet des commentaires en sens divers, depuis le Grand Katanga, c’est le discours ségrégationniste qui refait surface.

En tournée dans sa province d’origine du Tanganyika, Christian Mwando, député national et haut cadre d’Ensemble pour la République, a proféré de graves menaces qui ne sont passées inaperçues à Kinshasa. Il faisait savoir que, si jamais l’Assemblée nationale adoptait la loi Tshiani, écartant de ce fait Moïse Katumbi de la course présidentielle, « le ciseau va passer par le Katanga ». Autrement dit, le Grand Katanga serait prêt à déclarer la sécession.

Interrogé à ce sujet, lundi au cours du traditionnel briefing, le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, n’a pas éludé la question. Bien au contraire.

Patrick Muyaya a condamné, avec la dernière énergie, la sortie médiatique de Christian Mwando.

Si le porte-parole du Gouvernement reconnait que l’élu national de Moba a une bonne raison d’émettre son avis sur une initiative parlementaire, il note cependant qu’ « on ne peut pas répondre à une loi, dite discriminatoire, par un discours ségrégationniste »

D’emblée, le porte-parole du Gouvernement a tenu à préciser que l’initiative de la loi Tshiani n’est pas non plus une œuvre de l’exécutif central, mais plutôt l’œuvre d’un citoyen Congolais qui veut faire valoir ses droits.

« Le Gouvernement n’a rien à voir avec la loi Tshiani (…) Ce n’est pas honnête de lier le Gouvernement à une initiative portée par un individu, bien connu », a rappelé Patrick Muyaya.

Quel sera dès lors le sort de cette proposition de loi ? A ce propos, Patrick Muyaya a préféré se mettre à l’écart, laissant l’Assemblée nationale jouir pleinement de toutes ses prérogatives.

« Les députés nationaux sauront quelle voie donner à la République », a-t-il déclaré, précisant néanmoins que « nous n’avons pas aucun intérêt à aller dans le sens des initiatives » qui pèchent contre « l’unité nationale ». C’est tout dit !

Econews