Quoi qu’en « faillite virtuelle » ; Silence, on se partage les entreprises publiques !

Elles sont malades, en « faillite virtuelle », selon le Gouvernement, mais elles feront néanmoins l’objet d’un partage au sein de l’Union sacrée de la nation. C’est à cette dure condition que seront bientôt soumises les entreprises publiques – ou ce qu’il en reste encore. Au sein de l’Union sacrée de la nation, les discussions sont très avancées. On apprend qu’une mouture qui fixe les règles de partage est déjà prête. On attend plus que le quitus du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour associer un nom à chaque case. Dans le nouveau partage, l’UDPS, le parti au pouvoir, devrait se taper la part du loin, suivie de l’AFDC-A de Modeste Bahati Lukwebo. Le MLC de Jean-Pierre Bemba et Ensemble pour la République de Moïse Katumbi participent aussi au partage. Que dire d’autre ? Dans ces conditions, la restructuration des entreprises publiques reste un leurre. Bien plus, une illusion.

La pratique date de l’accord global et inclusif, signé à Sun City, en Afrique du Sud en 2002. Depuis lors, les entreprises publiques font l’objet d’un partage en règle au sein de la coalition au pouvoir. En 18 ans de règne, Joseph Kabila l’a fait, réservant la part du lion à son parti, le PPRD.

Après l’alternance démocratique du Congo, la nouvelle coalition au pouvoir, formée autour de l’Union sacrée de la nation, se prépare à soumettre ce qui reste encore des entreprises publiques à la même pratique.

Au sein de l’USN, le partage des entreprises publiques est à l’ordre jour. Des sources proches rapportent que toutes les discussions préliminaires ont été bouclées. Les parties ont donc convenu de la clé de répartition et le quota de chaque composante de l’USN.

Le partage aura lieu

Chaque composante de la majorité de l’Union sacrée de la nation connaît sa part dans le partage des entreprises publiques.

Sur la centaine, la répartition a concerné tous les postes de direction : présidents des Conseils d’administration, directeurs généraux et leurs adjoints ainsi que des administrateurs.

Comme il fallait s’y attendre, le parti présidentiel et le Chef de l’Etat s’en sortent avec la part du lion avec une cinquantaine de mandataires. Dans ce quota, le parti présidentiel, l’UDPS (Pari du peuple pour la démocratie et le progrès) se mettra d’accord avec ses alliés.

Ensemble pour la République de Moïse Katumbi va s’en tirer avec une trentaine de mandataires, quasiment dans la même proportion que l’AFDC-A de Modeste Bahati Lukwebo. Les autres composantes de l’Union sacrée de la nation auront chacune une dizaine de mandataires.

Plus rien n’empêche ce partage des responsabilités dans les entreprises publiques. Les politiques ont déjà finalisé le gros du partage de ces canards boîteux qui sont quasiment en faillite, selon les termes utilisés par la dernière réunion du Conseil des ministres.

Le gros souci avec la nomination des politiques pour gérer les entreprises publiques reste la politisation à outrance de ce compartiment de l’Etat qui doit revenir aux techniciens.

Dans ces conditions, il faut déjà oublier la promesse du Gouvernement d’engager «la restructuration profonde de chacune de ces entreprises     en vue d’améliorer leurs performances techniques, opérationnelles, financières et des ressources humaines », suivant le Programme d’actions 2021-2023. Tout comme, il y a une bonne raison de mettre une croix sur les recommandations de Mme la ministre d’Etat, ministre du    Portefeuille, notamment «la construction d’unevision partagée du Gouvernement sur la réforme des entreprises publiques afin d’assurer une volonté politique soutenue et un engagement collectif pour sa mise en œuvre».

Un fois de plus, les entreprises publiques sont brandies comme un trophée que l’USN a décidé de partager entre ses membres. La restructuration attendra !

Econews