De l’ex-Demiap à la prison militaire de Ndolo : le calvaire de Salomon SK Della, conseiller spécial de Katumbi

Interpellé sur le tarmac de l’aéroport international de N’Djili, détenu en secret dans les locaux de l’Etat-major de renseignements militaires (EMRM, ex-Demiap), Salomon Idi Kalonda, dit SK Della, a été enfin présenté le weekend devant la justice militaire.

Conseiller spécial de l’opposant Moïse Katumbi, Salomon SK Della, accusé par les services de renseignements militaires, entre autres, de collusion avec le Rwanda et le M23 pour renverser le régime du Président Félix Tshisekedi au profit d’un ressortissant de la région du Katanga, a été transféré samedi à l’auditorat général des Forces armées, après 10 jours de détention par les renseignements militaires.

L’audition a été de courte durée, en présence, confirme plusieurs sources, de ses avocats qui ont pu, pour la première fois, entrer en contact avec leur client.

Après identification, selon une source proche du dossier, repris par RFI, le procureur militaire a relu l’intégralité des procès-verbaux établis par les renseignements militaires.

Le conseiller spécial de Moïse Katumbi, poursuit cette source, a demandé au procureur de nouvelles auditions pour plus de précisions et détails non contenus dans les procès-verbaux signés.

Selon une autre source, ces procès-verbaux de base n’ont pas repris certaines déclarations de Salomon Idi Kalonda. Le procureur militaire a quand même placé l’opposant sous mandat d’arrêt provisoire.

Son dossier est qualifié de montage grossier par son parti politique, Ensemble pour la République. L’auditorat a transféré l’opposant à la prison militaire de Ndolo samedi après une audition rapide.

En plus des accusations d’atteinte à la sûreté de l’État, le bras droit de Moïse Katumbi est aussi accusé d’avoir incité des militaires à commettre des faits contraires à la discipline.

Tout est parti, le 30 mai 2023, lorsque des éléments de l’ex-Demiap l’ont arrêté sur le tarmac de l’aéroport international de N’Djili, alors qu’il s’apprêtait à prendre son avion pour Lubumbashi, en compagnie de son chef, Moïse Katumbi Chapwe.

Sur son site, le «congoquonaime.com» note qu’«au sein des services du DEMIAP, la tension est vive. Rien n’a évolué depuis la conférence de presse tenue contre toutes les règles par le colonel Ngodi. Les officiers digèrent mal que l’ordre de tenir ce point de presse ait été donné par le Président de la République lui-même. L’enquête n’avait encore donné aucun résultat.

Les perquisitions opérées à Kinshasa dans la résidence de Moïse Katumbi et celles des Kalonda n’allaient rien donné du tout. Hormis les signaux émis par les opérateurs des pays frontaliers, rien de probant ne peut être retenu contre Salomon Kalonda ».

Quant au transfert de ce dossier de l’ex-Demiap à la Haute cour militaire, le site indique : «L’entourage du Chef de l’Etat congolais relève la tension et la nervosité qui gagne Félix Tshisekedi quand on évoque Salomon Kalonda et Moïse Katumbi. Il apparaît que l’homme fort de Kinshasa a appelé l’auditeur général des FARDC, le général Likulia, afin de reprendre en main le dossier du DEMIAP. Les magistrats militaires ont été désignés. La première audition de Salomon Kalonda devant la justice militaire n’a elle non plus rien donné.

Une seconde audition aura lieu lundi prochain. Entre-temps, à la demande de Félix Tshisekedi, Salomon Kalonda dormira dans la prison de Ndolo».

C’est donc devant la justice militaire que Salomon SK Della devra présenter les moyens de défense de lourdes charges retenues contre lui.

FRANCIS N.