AUTO-PURGE À L’UDPS !

Il faut bien lui rendre justice : le désormais ancien 1er vice-président de l’Assemblée nationale a finalement formalisé sa démission dans une correspondance adressée ce 31 mars 2022 au président de la chambre basse du parlement. Jean-Marc Kabund – a – Kabund a su faire durer le suspense, depuis cette fameuse altercation entre sa garde et un officier de la Garde républicaine autour d’un incident de circulation routière. La suite est bien connue : descente punitive des Mura à sa résidence de Kingabwa et saccage partiel de biens de valeur; une démission colérique annoncée sur Twitter ; échauffourées entre pro-Kabund et pro-Kabuya, pour culminer sur la défenestration du président intérimaire du parti présidentiel… et de l’UDPS. Une parfaite illustration du principe de sociologie politique qui enseigne que les révolutions finissent, à la longue, par manger leurs enfants. Pourtant l’homme, apparu comme un météore dans le sillage d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba vivant ses derniers jours et qui le nommera secrétaire général du parti, a connu une ascension politique fulgurante. Inconnu du microcosme politique kinois, il imprime vite sa marque au sein de l’UDPS. C’est lui qui lance un ultimatum à Félix Tshilombo, lui enjoignant – au nom de la Base – de retirer sa signature de l’accord dit de Genève et de présenter sa candidature à la présidentielle de 2018. Deux ans après l’élection de son champion et une douloureuse expérience de leadership bicéphale dite FCC-CACH, on le retrouve à la manœuvre et il joue un rôle déterminant, et dans les conditions que l’on sait, à renverser en quelques semaines, la majorité parlementaire désormais acquise au chef de l’Etat. Kabund-a-Kabund parti, l’on aurait tort de croire, à l’UDPS, à un retour à la sérénité. Chez les ogres, comme il en est pour les humains, l’appétit vient en mangeant. Les textes statutaires de l’UDPS ont prévu ce cas de figure : dans l’attente du prochain congrès destiné à élire un nouveau président, le parti sera dorénavant dirigé par un triumvirat où se côtoient les Wankwenda et autres Jacquemin Shabani. Des personnalités au caractère bien trempé que tout oppose.  Il n’est guère besoin d’être prophète pour prédire le prochain tsunami à l’UDPS qui, une fois de plus, fera retourner feu le Sphynx de Limete dans son mausolée.

Econews