Cession des parts de La COMINIERE à Zijin : entre Mme la ministre d’Etat du Portefeuille, IGF et AVZ, qui dit vrai ?

Mme Adèle Kayinda, ministre d’Etat en charge du Portefeuille

La publication du rapport de la mission menée par l’Inspection générale des finances (IGF) autour de la cession des parts de l’entreprise du Portefeuille de l’Etat, la COMINIERE, à la société Zijin Mining Group Company, soit 15% de ses parts au sein de la joint-venture DATHCOM, soulève bien des interrogations. A ce jour, toutes les parties impliquées dans ce dossier ne parlent pas le même langage.
Si Mme la ministre d’Etat du Portefeuille, Adèle Kayinda, affirme urbi et orbi que la cession de 15% des parts de La COMINIERE à Zijin s’est passée en toute régularité et à un « prix raisonnable », soit 33.440.000 USD, à l’IGF, on affirme plutôt le contraire, estimant, dans son rapport, qu’il y a bradage pour autant que le prix réel de l’équivalent devrait être d’environ 150 millions de dollars américains.
Bien plus, l’IGF accuse ouvertement Mme la ministre d’Etat en charge du Portefeuille d’avoir couvert en donnant son accord à cette cession. Ce que confirme sa lettre datée de septembre 2021 et adressée au président du Conseil d’administration ad intérim de La COMINIERE.

Bien avant, Mme la ministre d’Etat du Portefeuille affirmait, dans cette lettre (voir fac similé), avoir autorisé cette transaction entre La COMINIERE et Zijin pour autant que « AVZ Minerals, un des actionnaires dans DATHCOM, a fait prévaloir (de préemption) sans indiquer s’il acceptait le prix d’achat proposé par Zijin par la COMINIERE».
Une affirmation que rejette AVZ qui affirme, selon les informations recoupées par Econews, avoir été plutôt mis à l’écart de cette transaction. Ses sources internes rapportent que tout s’est négocié au ministère du Portefeuille, sans impliquer AVZ, pourtant actionnaire majoritaire dans DATHCOM.
A la Société civile, on estime que l’incarcération du directeur général a.i. et du directeur technique de La COMINIERE est l’occasion de faire toute la lumière sur cette cession des parts. C’est aussi le moment, pense-t-elle, d’établir les responsabilités et de traduire les coupables devant la justice.
Toujours est-il qu’en marge de la publication à Kinshasa de l’accord signé en février dernier entre la RDC et le Groupe Ventora de l’Israélien Dan Gertler, le ministre des Finances et le directeur de cabinet adjoint d’EcoFin du Président de la République, André Wameso, ont rassuré les Organisations de la Société civile (ACAJ, CERN CENCO, RND, TOUCHE PAS A MON COBALT, LICOCO, etc.) que toute la lumière sera faite autour de cette affaire.
« Faites-nous confiance et soyez calmes », leur a lancé le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, en présence de Jules Alingete, patron de l’IGF, et du procureur Kisula de la CENAREF (Cellule nationale des renseignements financiers).
Econews

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