Des cadavres dans les comptes de la ville : Ngobila, un danger pour Tshisekedi à Kinshasa

A Kinshasa, le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, aura du mal à convaincre. Pour cause : c’est la gestion macabre du gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila. Aux commandes de l’Hôtel de ville de Kinshasa, Ngobila n’est peut prêt à redonner le sourire aux Kinois ou à leur faire oublier des années folkloriques de son prédécesseur, André Kimbuta. Ses relations avec l’Assemblée provinciale de Kinshasa sont plutôt chaotiques avec des arriérés de salaire du personnel politique et administratif qui dépasse 12 mois. Qui pis est, la ville est surendettée avec des montant chiffrés en millions de dollars américains. Quant aux travaux d’investissement dans la voire, c’est ni plus ni moins un tonneau de Danaïdes qui engloutit des millions de dollars. Pour illustration, pour 6 km de construction de la route Elengesa – By pass, 24 millions USD ont été déjà injectés dans ce projet qui est loin de s’achever. Dans la ville de Kinshasa, la gestion de Ngobila pourrait bien laisser une tâche noire dans la mandat de Félix Tshisekedi. Dans la reconquête d’un second mandat du Chef de l’Etat, le gouverneur reste un grand danger.
Quinze mois d’arriérés de salaire du personnel politique de la ville de Kinshasa. 18 mois pour le personnel administratif de la ville, 15 mois d’arriérés pour les assistants parlementaires, quatre (4) mois pour les députés provinciaux. Voilà le tableau macabre que présentent les institutions de la ville de Kinshasa.
En plus de tous ces arriérés qui s’accumulent, la ville de Kinshasa présente un niveau de surendettement jamais égalé. Le chiffre n’est pas connu. Il se chiffre cependant en millions de dollars américains, en compris, toutes les dettes contractées pendant les vacances parlementaires, loin des regards des députés provinciaux.
Pour calmer les députés provinciaux, une enveloppe de 50 millions de francs congolais a été allouée à l’Assemblée provinciale de Kinshasa pour éponger une partie des arriérés.
Dans le volet investissements en infrastructures de la ville de Kinshasa, les dégâts sont énormes. Rapportés au prix moyen du marché par kilomètre, des travaux de construction de la voirie urbaine dépassent tout entendement. Ainsi, pour la construction de la seule route Elengesa-By pass, longue de 6 km, l’Hôtel de ville a déjà engagé près de 24 millions de dollars US pour une route qui est loin de s’achever.
En disgrâce auprès de certaines institutionales du pays, des indiscrétions glanées dans les couloirs de l’Hôtel de ville de Kinshasa rapportent que le gouverneur Ngobila s’est finalement rabattu sur les cambistes en s’endettant suivant le système de « banque Lambert », moyennant des intérêts exorbitants au fur et à mesure que courent les prêts. Bref, sur le plan financier, la ville de Kinshasa est au bord de l’asphyxie. Dans les comptes de la ville, il y a un nombre impressionnant de cadavres.
Et comme s’il n’en suffisait pas, l’Hôtel de ville de Kinshasa travaille sur le projet de « Métrokin », avec un coût estimé à près de deux milliards de dollars US.
Le projet de modernisation du réseau ferroviaire urbain de Kinshasa (Metrokin) qui consistera à faciliter la mobilité des personnes dans la capitale de la RD Congo a été présenté le jeudi 11 août 2022. C’était au cours d’une conférence de presse animée par Éric Onepunga, son directeur général.

Rassurer les électeurs kinois
Dans la ville de Kinshasa, le bilan de Tshisekedi dépendra du travail qu’accomplit le gouverneur Gentiny Ngobila. Et sur ce point, le passif risque de jouer en défaveur du Chef de l’Etat.
Bien avant, il y a ce projet incertain de construction du nouveau marché central de Kinshasa qui bat de l’aile. Détruit, avec la promesse de le reconstruire au bout de quelques mois, le nouveau marché central de la ville peine à sortir des terres. En 2023, les Kinois poseront certainement cette question à Félix Tshisekedi : « Qu’a-t-on fait de son marché central ? » La réponse ne sera pas facile à trouver. Il y aura sûrement un coupable, au moment de la reddition des comptes. Et il n’est pas loin. Il se trouve à l’Hôtel de ville de Kinshasa.
Evidemment, rien n’est encore perdu. Dans la ville de Kinshasa, l’Union sacrée de la nation qui rêve d’un second mandat de son chef de file jouit d’une certaine marge de manœuvre pour se ressaisir. Il s’agit essentiellement de pousser Gentiny Ngobila à assainir sa gestion et rétablir la confiance avec les institutions de la ville.
Dans la ville de Kinshasa, on assiste depuis lors à un volcan endormi qui pourrait entrer en éruption à tout moment. Il ne reste plus qu’une étincelle, au regard des tensions qui gagnent la ville et ses animateurs. En cas de détonation, c’est le Chef de l’Etat qui en sera le grand perdant. C’est le moment de battre le fer quand il est encore chaud. Sinon, en 2023, la ville de Kinshasa échappera au contrôle de l’Union sacrée de la Nation.

Racheter le temps
A tout prendre, la gouvernance de la ville de Kinshasa par Gentiny Ngobila semble donc pire que celle du folklorique André Kimbuta, son prédécesseur. La légèreté avec laquelle la capitale est gérée sans que l’Assemblée provinciale ne lève le petit doigt étonne les observateurs et les Kinois.
Le gouverneur Ngobila met régulièrement en avant ses relations particulières avec les hautes instances du pays. Ce qu’il ignore est que le Président Félix Tshisekedi a apporté la preuve que personne ne sera couvert dès qu’il sera pris la main dans le sac. Il avait clairement déclaré que pour lui aucun ami ne sera protégé pour avoir plongé sa main dans la caisse de l’Etat. Il a régulièrement apporté la preuve de cette volonté politique.
En laissant Ngobila gérer la ville sans boussole, sans une vraie vision, le Président Tshisekedi s’encombre d’un boulet inutile. Les Kinois qui regardent ce qui se passe dans la gouvernance de la capitale n’est pas de nature à rassurer. Il faut laisser de côté toute complaisance.

Econews