Deuxième revue du « PEG 3 » : les perspectives de croissance revues à la hausse, soit 5,7% à fin 2022

Les services du département Afrique du Fonds monétaire international (FMI) viennent de boucler leur mission en République Démocratique du Congo. En une semaine, ils ont procédé aux consultations préalables dans le cadre de la 2ème revue du programme économique du Gouvernement (PEG 3), soutenu par le FMI au titre de la Facilité élargie de crédit. En attendant l’approbation du Conseil d’administration du FMI, les experts dépêchés à Kinshasa ont formulé trois principales recommandations : actualisation du cadrage macro-économique par la révision à la hausse du taux de croissance à fin 2022, soit 5,7%,  mise en œuvre des politiques prudentes , et poursuite des réformes structurelles pour accroitre la résilience de l’économie congolaise aux chocs exogènes.

Après le séjour d’une semaine de l’équipe d’experts du Fonds monétaire international (FMI), le Gouvernement est convaincu de passer avec succès la 2ème revue du programme conclu en juillet 2021, qu’on peut désigner par PEG 3, en référence aux deux précédents (PEG 1 exécuté entre 2002 et 2005 et PEG 2 mis en œuvre entre 2009 et 2012).

Au moment de boucler sa visite de travail à Kinshasa, Mme Mercedes Vera-Martin, cheffe de la mission, a participé lundi à la grande réunion de la Troika politique présidée par le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, en présence du ministre d’État, ministre du budget, Aimée Boji Sangara, la vice-ministre des Finances, O’Neige N’Sele, de Mme la gouverneure de la Banque Centrale du Congo, Malangu Kabedi-Mbuyi.

A l’ordre du jour : l’évaluation globale de la situation économique de la RDC dans le cadre du Programme triennal.

De ce tour d’horizon, les experts du FMI ont fait part d’un net rebond économique en 2021, avec une croissance revue à la hausse à hauteur de 5,7 %, essentiellement portée par la reprise du secteur minier et des services. Les deux parties ont souligné que « les risques à la baisse pesant sur les perspectives ont considérablement augmenté sous l’effet des évolutions externes». Ce qui, de l’avis du FMI, nécessite «le maintien de politiques macroéconomiques prudentes», avec, en soutien, l’intensification de la mise en œuvre du programme de réformes des autorités pour soutenir la reprise et renforcer la résilience de l’économie congolaise.

Econews

Déclaration de Mme Mercedes Vera-Martin à l’issue de sa visite (du 1er au 7 mars 2022)

A l’issue de sa visite, Mme Vera-Martin a fait la déclaration suivante :

«Des données préliminaires confirment le rebond économique en 2021, avec une croissance du PIB estimée à 5,7 %, soutenue par une reprise des secteurs minier et des services. L’inflation s’élevait à 5,3 % à la fin de 2021. L’inflation devant rester modérée, la Banque centrale du Congo (BCC) a réduit le taux d’intérêt directeur de 100 points de base à la fin de 2021. Des estimations préliminaires suggèrent que le déficit du compte courant s’est réduit à 1 % du PIB en 2021, contre 2,2 % du PIB en 2020, grâce à des exportations minières en hausse. Ces évolutions extérieures favorables et l’allocation générale de DTS fin août ont permis d’augmenter signifi-cativement le niveau des réserves internationales brutes. Le solde budgétaire global s’est amélioré en 2021 en raison de la hausse des recettes et d’investissements publics inférieurs aux prévisions.

Les perspectives pour 2022 restent favorables, mais les risques à la baisse qui pèsent sur les perspectives ont fortement augmenté et appellent à accumuler des réserves et à maintenir des politiques macroéconomiques prudentes pour renforcer la résilience aux chocs externes. La hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et de l’énergie en lien avec la crise due au conflit en Ukraine et la volatilité des prix des minéraux présentent des risques pour l’inflation et la croissance. La hausse des prix du pétrole génère d’importantes pressions budgétaires en raison de subventions non ciblées sur les prix des carburants, ce qui réduit l’espace budgétaire pour les dépenses sociales et d’infrastructure nécessaires. L’équipe du FMI a appelé à la transparence dans la fixation des prix du carburant et à surveiller de près l’impact de la subvention sur le budget. Alors que le budget 2022 prévoit une augmentation des dépenses d’investissement public, financées en partie par l’allocation de DTS, l’équipe continue d’appuyer les efforts des autorités pour renforcer la capacité et la gouvernance des institutions en charge de la mise en œuvre, du suivi et de l’exécution des projets, afin d’assurer une utilisation efficace et transparente de ces fonds.

L’équipe et les autorités ont discuté des possibilités d’intensifier les réformes structurelles pour soutenir la reprise. Une fois approuvées par le Parlement, la nouvelle loi sur les banques commerciales et la loi anti-blanchiment contribueront à renforcer la supervision bancaire. L’amélioration de la gouvernance, en particulier dans la gestion des ressources extractives et des finances publiques, et l’amélioration du climat des affaires soutiendront une croissance tirée par le secteur privé. L’avancement des réformes structurelles augmentera la résilience économique, contribuera à diversifier l’économie et à améliorer le niveau de vie des citoyens congolais.

L’équipe du FMI remercie les autorités pour des discussions ouvertes et constructives lors de cette visite. L’équipe a rencontré le ministre d’Etat et du Budget Aimé Boji, le ministre des Finances Nicolas Kazadi, la gouverneure de la BCC Malangu Kabedi Mbuyi, et d’autres hauts fonctionnaires et des partenaires au développement. L’équipe se réjouit de poursuivre ce dialogue lors de la visite pour la consultation au titre de l’article IV de 2022 et pour la deuxième revue dans le cadre de l’accord FEC, prévue fin avril ».