Remaniement technique du Gouvernement Sama : une quinzaine de ministres à la porte de sortie

Vendredi dernier, il n’y avait pas de réunion de Conseil des ministres. Fait rarissime sous l’ère Félix Tshisekedi. La raison est bien simple : des ministres – tous – ont été priés de préparer leur dossier dans la perspective d’un réaménagement technique du Gouvernement qui devient plus qu’évident. Dans le viseur, il y a des ministres pro Kabund et pro Katumbi qui devront quitter le navire. Certains, comme Christian Mwando Nsimba, ministre d’Etat du Plan qui a confirmé son allégeance à Ensemble pour la République, sont d’ores et déjà en ballottage défavorable. D’autres, proches de Kabund, passeront également à la trappe. Tout compte fait, c’est une quinzaine de ministres qui sont candidats au départ. Pour l’avènement d’un Gouvernement Sama 2.
Les consultations ont déjà débuté sans faire des vagues. Des options claires ont déjà été levées. Il n’y a que des apprentis politiciens qui se font encore l’illusion d’attendrir le cœur du chef de l’Etat qui n’a jamais accepté de se faire passer pour quelqu’un qui ne maîtrise pas les choses en présence.
Le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo donne souvent à ses interlocuteurs et partenaires l’impression d’être naïfs. Souvent, en face on ne saisit pas que c’est une stratégie qui fait sortir tout l’agenda caché derrière les bonnes intentions avouables. Cette stratégie présidentielle lui a permis de saisir les stratégies adverses et de frapper au bon endroit. Les résultats à chaque fois ont été à la hauteur des attentes au bénéfice du peuple congolais et de la République démocratique du Congo. Ce n’est pas le fruit du hasard. Il y a eu un travail en profondeur qui a été accompli pour impulser cette stratégie gagnante.
Aujourd’hui, la voix de la RDC a trouvé de l’écho au sein de l’ONU. Des experts ont démontré avec des preuves indiscutables que les Forces armées rwandaises ont attaqué en colonne de 900, mille hommes, des positions des FARDC à l’intérieur des frontières congolaises. L’armée rwandaise a également aidé le M23 à prendre des territoires congolais. Les autorités congolaises sont aujourd’hui écoutées par la communauté internationale.
Il y a également les recettes budgétaires qui ont augmenté de manière spectaculaire. C’est la preuve que le gouvernement Sama Lukonde est sur la bonne direction. Il ne reste plus que de consolider ces atouts. Cela n’est possible qu’avec des acteurs convaincus au sein de l’équipe gouvernementale. Il est impossible des résultats puissent suivre avec des ministres qui reçoivent des injonctions ailleurs. La loyauté que des ministres de la République ne doit souffrir d’aucun doute.
Avec les ministres « Kabundistes » et « Katumbis-tes », il ne faut pas un dessin pour comprendre qu’ils ne sont plus dans la vision du président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Pour ceux d’entre eux qui se seraient trouvés l’opportunité de se convertir politiquement en président de parti politique, ou ceux qui auraient déclaré leur allégeance avant l’heure, la solution est simple : ils vont quitter quand même le gouvernement pour démontrer leur sincérité envers la vision présidentielle. En observant de l’extérieur et donc en soutenant l’action gouvernementale en étant hors du gouvernement, ils apporteraient la preuve de leur engagement.

Une quinzaine à la porte de sortie
Déjà au moins une quinzaine de ministres vont quitter le gouvernement. Les ministres à double loyauté ont été identifiés. Ils sont au moins 15 qui vont quitter le gouvernement de la République. Le réamenagement technique annoncé aura de sens qu’avec ces départs. Il y a aussi 4 à 5 ministres qui vont quitter le gouvernement pour des raisons d’incompétence.
En réalité, le Gouvernement Sama Lukonde a besoin d’un second souffle qui ne peut venir qu’avec du sang nouveau. Des ministres à double loyauté sont un sérieux handicap pour un meilleur rendement du gouvernement en termes des résultats attendus. Forcément, il y aura des ratés volontaires et involontaires.
Dans un environnement de rupture de confiance politique, il y a de bonnes raisons de considérer que le départ de certains ministres du gouvernement ferait l’affaire du président de la République. Il va aussi de soi que le gouvernement doit être recentré autour des objectifs réalistes. C’est donc l’occasion de réduire la taille du gouvernement afin de réduire aussi le train de vie de l’Etat congolais qui compte une équipe éléphantesques de ministres pour un travail qui n’en demande pas autant.
C’est à cela qu’il faut s’atteler. Allier l’efficacité, les résultats avec un effectif réduit. L’heure de servir la clientèle est largement dépassée.

Econews