Social : le gouvernement fait la sourde oreille aux revendications des professionnels et administratifs de santé

On est loin de trouver une solution aux problèmes préoccupants de société qui se posent. Sur le plan sanitaire par exemple, outre les difficultés dues à la carence de produits pharmaceutiques et de matériels médicaux performants, les hôpitaux fonctionnent sans professionnels et administratifs de santé en grève depuis plus de trois mois. Face à cette situation, les médecins se voient obligés de combler le vide malgré eux. Cette situation influe négativement sur la population qui se considère quelque peu abandonnée à son  triste sort. Plus d’un observateur s’interrogent alors sur  la sourde oreille du gouvernement face aux préoccupations des professionnels  et administratifs de santé. Car, le protocole d’accord pour la mise en œuvre de ce qui a été convenu par les parties en négociation n’a toujours pas été signé.

 «Tant que le protocole d’accord de la négociation gouvernement  et intersyndicale  mis  en place  ne sera pas signé  et les  activités interministérielles (Santé, Budget  et les dix-sept syndicats) ne  seront pas lancées  pour  une  négociation du taux barémique du personnel de  santé, nous persisterons dans  notre position de grève ». C’est ce qui a été consigné  sur les calicots que brandissaient  les professionnels et administratifs de  santé en sit-in, pour  la seconde  fois, lundi 8 novembre 2021, devant  l’Immeuble du  gouvernement  situé à la Place  Royal dans la commune de la Gombe.

Interrogés, les grévistes ont déploré  «l’instabilité» du ministre de la Santé Publique, Hygiène, Prévention et de  tout  le gouvernement  face à leurs  préoccupations. Et d’ajouter : «Si le ministre de tutelle n’est pas en mesure de trouver de  solution à nos problèmes, qu’il nous amène auprès du Premier ministre».

Selon Joseph Kibangula, secrétaire général de l’Union des infirmiers du Congo (UNIC), en organisant  un sit-in devant l’Hôtel du gouvernement, l’objectif poursuivi  par les dix-sept syndicats  des infirmiers, les professionnels et administratifs de santé est d’obtenir du gouvernement des assurances quant à l’application du nouveau  barème salarial.

Même son de cloche  pour la dynamique syndicale  des  infirmiers  libres  du Congo  (DYSYCO)  qui  justifie la grève des infirmiers congolais sont en grève depuis juillet dernier par le fait qu’ils réclament notamment l’alignement à la prime de risque professionnel et la signature du barème salarial qui doit entrer en vigueur en  2022.

Agir vite

S’il faut se référer au programme quinquennal  de l’actuel  mandat  présidentiel  qui  place le social  parmi les  priorités, le gouvernement n’a  pas à tergiverser face aux revendications des professionnels et administratifs de santé. Le décor ayant été planté lors des négociations, il ne peut  qu’agir vite. 

Par  rapport à la pandémie de COVID-19 qui  décime l’humanité  entière et suite à la résurgence de diverses épidémies, le gouvernement ne peut donc se permettre de  faire la sourde oreille  aux revendications des professionnels de santé. L’urgence  s’impose.

Véron Kongo